Faux héros et gars perdus.

Parfois, il ne faut pas regarder les bandes annonces avant de voir le film. J'en suis persuadé pour The Place beyond the Pines. Partant de ce constat, ma critique va être difficile à formuler pour ne rien spoiler (en ne racontant rien du tout, donc).Retenons simplement trois éléments marquants de ce film.

Tout d'abord son élégance filmique. A mi-chemin entre plans contemplatifs travaillés "cinématographiquement" et documentaire en immersion caméra à l'épaule, la réalisation est bien équilibrée.

Si on doit un peu vendre la mèche, un deuxième élément à noter est que ce film est un triptyque aux liens fragile entre des histoires qui s'enchainent et ne se ressemblent pas, s'influencent mutuellement et se dégradent petit à petit dans une tristesse de plus en plus oppressante.

Enfin, et c'est ça qui fait l'intérêt du film pour moi, j'ai trouvé l'histoire différente. Pas nouvelle, pas innovante, non, juste un peu différente. Il y a des films, où, dès les premières secondes, on s'attend à la fin. C'est souvent nul. Il y a d'autres films où on croit savoir où l'histoire nous mène, et la PAF, c'est la chute, le retournement de situation final qui nous fait dire "ah ouais, pas mal ce film".

Et puis il y a The Place beyond the Pines, où on sait pertinemment après les 30 premières minutes qu'on a absolument aucune idée de comment les personnages vont pouvoir évoluer dans tout ce bourbier qu'il y a derrière ces fameux pins. On est aussi perdus qu'eux, et on se retrouve malgré nous en proie aux écorchures que la vie fait parfois.