McTiernan a quand même réussi à faire un film hyper chiant. J'espère qu'il ne s’essaiera plus au documentaire.


M'enfin c'est aussi le contexte qui veut ça. Le réalisateur a fait ce film suite à sa condamnation, dans l'espoir d'alléger sa peine ou de l'éviter tout simplement (si j'ai bien compris), alors forcément, on sent bien ses convictions d'homme en colère et il ne remet rien en questions : on est dans la pure propagande à ce niveau-là. En fait, ça manque cruellement de distance. Du coup, ce film fera certainement plaisir aux adeptes du complot puisque tout accuse les républicains de comploter contre les démocrates.


Ceci étant dit, les témoignages sont parfois intéressants et surtout sont très nombreux : en effet, McTiernan a réussi à interviewer près d'une centaine de personnes qui ont accepté de témoigner sans même chercher à rester dans l'anonymat. Et puis c'est toujours intéressant de découvrir ce que des hommes au pouvoir sont capables de faire pour le rester. De quoi servir de base à un thriller politique si seulement Hollywood était prêt à financer un tel projet (bien plus casse-gueule que de dénoncer les méchants banquiers).


Niveau mise en scène, je m'attendais à ce que ça soit bourrin vu que c'est du McTiernan, mais bourrin dans le sens où il saurait captiver l'attention avec des images plus spectaculaires. Au lieu de ça, il est bourrin dans le sens où il va droit au but : le docu débute en trombe avec des interviews et l'auteur maintient ce rythme tout du long : témoignage, témoignage, témoignage. Pas une once de subtilité, même pas une tentative de mettre des images illustratives afin de relâcher l'attention. C'est bien mais c'est mal aussi, parce qu'en soutenant le rythme toujours de la même façon, il finit par tuer son rythme et on se retrouve face à un encéphalogramme plat.


Le moment qui fait le plus sourire, c'est quand McTiernan se place devant la caméra, qu'il apporte son petit témoignage. Ben oui, tout le film jusque là ne contenait que des témoignages de politiques, de journalistes, de victimes... et tout d'un coup on a le réalisateur qui apparaît et appuie encore plus ses propos. Ça m'a fait penser à Michael Madsen qui, au cours d'une interview (on lui demandait ce qu'il pense de l'investissement de Clooney dans les élections) a déclaré que les acteurs/réalisateurs devraient ne pas se mêler de tout ça. C'est vrai, parce que la plupart n'y connaissent pas grand chose et ne sont jamais que des marionnettes dans les mains des politicards, des marionnettes auxquelles bon nombre de gens s'identifient dangereusement, oubliant que ce n'est pas parce qu'on aime un acteur que la personne derrière est tout aussi appréciable. Et là, vraiment, je me suis dit que McTiernan passait un peu pour un con. Même s'il a des choses à dire, mais disons qu'en faisant ça, il rappelle que tout ce docu, au fond, ne tourne qu'autour de lui, qu'il l'a fait pour se mettre en avant et qu'il n'aurait probablement pas pris la peine de le réaliser s'il n'avait été sur le banc des accusés.


Soit. Ce docu est donc chiant pour son manque de distance, son rythme plat, sa mise en scène pas inventive pour un sou. McTiernan va droit au but, c'est déjà ça, et il révèle des témoignages intéressants.

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 16 juil. 2016

Critique lue 237 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 237 fois

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55