C’est le premier long métrage de Corinna Faith qui avait été scénariste sur la série The Innocents. Elle l’est aussi sur The Power.
Il faut savoir que le contexte historique est véridique. Après un conflit avec les mineurs, les centrales à charbons avaient du mal à être approvisionné. Le gouvernement a donc dû imposer des restrictions d’électricité le temps que la situation se rétablisse. Ce moment est donc brillamment choisi pour transformer cela en terrain propice à l’horreur. L’idée est même un peu trop bonne, car une partie du film aura tendance à se centrer sur cela. En effet, le récit peut être un peu oublié. Cela se ressent sur quelques scènes.
Revenons-en au fait que l’électricité doit être restreinte. Il faut savoir déjà que tout le film ne sera pas dans le noir. En effet, les hôpitaux ont des générateurs, mais seulement pour quelques pièces. Cela va ajouter un peu de nuance ce qui n’est en réalité pas plus mal. Les phases de coupure sont donc bien pensées en raccord avec le générateur notamment. Cela donne un côté inattendu indispensable pour ce genre de film. Ce jeu avec le noir et la lumière est génial. De plus, cela rajoute une ambiance considérable. On est plongé à côté de Val lorsqu'elle tient sa lampe à huile. On vibre avec elle lorsque des événements inexpliqués arrivent. Il est facile de se prendre au jeu de The Power.
Malheureusement, il y a des ombres au tableau. Le dérouler peut paraître un peu brouillon par moments. L’ambiance prend trop le pas. Des axes commencent à être explorés, mais cela ne va pas au bout. Ça donne comme un goût d’inachevé. Comme si la trame avait du mal à trouver un axe clair. C’est d’autant plus regrettable que les pistes ouvertes semblent intéressantes avant d’être délaissées. Il faut reconnaître tout de même que le final est assez génial et on peut donc pardonner ces errements temporaires.
Ces regrets viennent principalement du personnage de Val. Rapidement, on sent de l’empathie pour elle. Sa crainte est perceptible et joue beaucoup dans l’appropriation de la situation par le spectateur. Rose Williams, connue à travers quelques séries comme Reign : le destin d'une reine et Bienvenue à Sanditon, nous régale par son jeu. Cependant, son personnage ne sera pas assez poussé dans ses retranchements. On sent un lourd passif derrière elle. Celui-ci ne sera que trop peu exploré. Il en fallait pourtant peu pour atteindre les sommets même si on ne va pas tout de même bouder notre plaisir devant cette œuvre.