Je vais voir The Power, de Corinna Faith, car c'est un film d'horreur, mais j'aurais peut-être dû continuer la sieste.
En fait le film oscille entre drame et horreur et arrive à rester plutôt sobre et intrigant, peu de jumpscares, des plans fixes, parfois zoomés, fort bien. On a une petite ambiance mais on se demande également quand est-ce que ça va décoller.
Mais finalement, le film se perd sur la fin dans un délire d'effets spéciaux nuls et lourds, des flashs backs débiles pour bien t'expliquer tout ce que voyait l'héroïne et que tout ça était bien réel. Parce que la réalisatrice est incapable de le faire subtilement.
Évidemment, le retournement de situation s'opère dans le fait que les personnages qui avaient l'air gentils sont en fait les méchants et les méchants étaient en fait les gentils.
Donc le médecin charmant dont l'héroïne tombe sous le charme est le violeur, la cheffe infirmière psychorigide connaissait l'histoire mais ne pouvait pas parler (sûrement un coup du patriarcat) et la vilaine patiente morte de l'hôpital était la victime.
Bon je veux bien accorder un bon point à l'infirmière, dont on comprend le rôle en 1 plan et un regard à l'héroïne, elle ne dit pas un mot, elle reste muette car son regard nous dit tout.
L'horreur met du temps à arriver, il nous faut bien attendre 20 minutes avant d'avoir un petit frisson, quand l'héroïne fait le ménage dans une grande salle vide. C'est d'ailleurs ici que se "cache" un indice crucial : une affiche sur le viol/harcèlement sexuel. Ça aurait pu être un peu mieux fait, mais là encore on a plusieurs plans succincts où on la voit, souvent bien mise en évidence au milieu du cadre, du noir sur fond clair. Vraiment, on ne peut pas la rater et on se dit que ça a forcément un sens. Ben oui, il est là. Une ancienne patiente de l'hôpital a été violée par un médecin, depuis sa mort, elle hante l'hôpital pour que quelqu'un découvre la vérité et se batte pour faire rétablir la justice (avec la magie de Winx, je crois). En plus évidemment TOUS les hommes sont des violeurs/harceleurs : le vieux qui soulève la jupe de l'héroïne au début, le gardien qui force avec elle, le médecin violeur, le directeur qui refuse d'écouter la victime.
Les quelques éléments d'horreur sont bien gérés, les jumpscares fonctionnent bien car pas trop récurrents mais la fin où tout d'un coup on fait tout péter, lévitation, faisceaux lumineux, rayons blancs, papiers qui volent et BOOM le médecin meurt, franchement c'est nul.