Un peu d'originalité pour ce western qui ne démarrait pourtant pas sous les meilleurs auspices avec une interprétation et des costumes à la limite du grotesque et une imagerie d'Epinal d'un mauvais goût inquiétant. Fort heureusement, passé la première scène, l'ensemble du film s'améliore grandement même si le film accuse forcément son centenaire.
C'est avant tout pour son scénario que ce court-métrage de deux bobines surprend avec une noirceur qui le rapprocherait de la fable ou de la parabole : sauvé in extremis par le passage du serpent qui le débarrasse de son agresseur, le second mexicain s'attache au reptile et ne tarde pas à sombrer dans la folie comme s'il était accompagné d'une semi-divinité qui l'aurait hypnotisé.
La seconde moitié se déplace 7 ans plus tard pour un suspens à la Griffith (avec une petite fille susceptible de se faire mordre par le serpent) sans en atteindre tout de même l'efficacité narrative et la densité au niveau du montage. Mais la scène fonctionne grâce notamment à quelques gros plans impressionnants du prédateur.
J'en suis sorti assez enthousiaste pour son ambiance atypique.
A noter que Romaine Fielding est également l'acteur et le scénariste de ce film (et de beaucoup d'autres durant les années 1910).