La vengeance Malickéenne

The Revenant est un grand film, grâce notamment à d'excellents acteurs, DiCaprio bien-sûr, mais aussi un ahurissant Tom Hardy, et Domhnall Gleeson encore une fois impeccable.
Mais c'est surtout la mise en scène d'Inárritu qui est époustouflante. Le réalisateur donne avec force la folie de cette aventure. On est suspendus tout le long de ce parcours vertigineux. Le film est marquant par sa capacité à nous transmettre le froid, la colère et la douleur de Hugh Glass. Immersion totale dans un cauchemar glaçant.

The Revenant est un grand film mais pas dénué de défauts. L'intrigue est bien ficelée, mais elle perd de sa subtilité dans la conclusion. Pas besoin de nous expliquer l'inévitable vide une fois la vengeance accomplie, le montrer ou le retranscrire aurait été plus digne du récit.
Outre cette fin le scénario est écrit avec une admirable subtilité et une construction exemplaire, dommage donc. Même si l'histoire n'est pas profondément passionnante elle trouve un intérêt dans son illustration du conflit colonial américain, dans la lignée du "Nouveau Monde" de Malick. C'est (presque) pas manichéen et c'est encore dans un magnifique décors. Encore un travail formidable de Lubezki sur la photographie !
Exactement comme avec Birdman, le rythme est très intense. C'est parfois dur à suivre surtout au début. Les batailles sont pas toujours lisibles, même celle avec l'ours. L'animal est très bien fait, on y croit, mais sa façon d'attaquer assez étrange.

The Revenant est un film intense, très intense, qui pêche légèrement dans l'excès, ce même excès a qui il doit sa réussite, un excès d'intensité, fortement porté par son casting et sa mise en scène, le tout éclairé par la superbe photographie de Lubezki.