Marche funèbre
Ce n'est pas très conventionnel, mais commençons par une mise au point entre rédacteur et lecteurs : je fais partie des rares personnes qui n'ont pas aimé Birdman, le précédent travail d'Alejandro...
le 25 févr. 2016
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The Revenant m'a laissé un peu dans l'expectative lorsque je suis sortie de la séance. Étant une grande fan du cinéma d'Iñarritu et surtout de ses débuts (j'ai été un peu décontenancé par Birdman à sa sortie que je trouvais trop différent de ce qu'il avait fait précédemment et surtout au niveau de la photographie, mais un second visionnage m'a réconcilié avec ce film) (fin de cette longue parenthèse), j'attendais beaucoup de The Revenant et bien qu'ayant essayé de ne pas m'abreuver d'images et autres bandes d'annonces pour ne pas me gâcher le film, je m'étais déjà fait une idée du film que je voulais voir. GROSSE ERREUR ! Il faudra donc impérativement que je le revois maintenant que je sais. Je pense que je me suis gâchée une bonne partie des scènes en attendant vainement de voir ce que je voulais voir plutôt que de profiter et de m'immerger dans ce que le film me montrait, m'empêchant par là d'être (peut-être) pleinement transporté dans ce grand nord Américain aux côtés de Hugh Glass.
Malgré cette petite déconvenue, le film reste un grand film. Dès les premières scènes, Iñarritu gâte nos mirettes, ces grands espaces sont vraiment splendides et la caméra d'Iñarritu les sublime.
La scène de chasse de l'orignal m'a beaucoup fait penser à la scène d'ouverture du Dernier des Mohicans, tant dans la façon de filmer, en retrait, et en discrétion que dans la poésie et la grandeur qui se dégage de ces plans. D'ailleurs, l'ensemble des premières scènes du film sont magistrales, dans un décor absolument magique et d'un rythme incroyable. Le plan(-séquence d'ailleurs ! Il aime ça le bougre !) de l'attaque du camp par les indiens est grandiose, incroyable de réalisme, c'est propre, l'action est fluide et lisible et on se demande quand est-ce qu'on va se prendre une flèche nous aussi.
La suite maintient cette tension déjà posée après seulement quelques minutes de film, on entre avec les personnages dans un décor qui est aussi beau qu'il est hostile offrant cachette et points de vues à ceux qui le connaissent mieux que nous. Tension maintenue jusqu'à l'explosion, l'attaque de l'ours scotchante de réalisme et merveille d'effet spéciaux.
A partir de là, la suite du film alterne entre des séquences au rythme lent, très contemplative où l'on suit un DiCaprio époustouflant dans sa performance tentant de survivre dans un paysage dont la beauté et la perfection offre un contraste saisissant avec le corps de Hugh Glass pourrissant, nous offrant des scènes d'une grande beauté comme celle de l'attaque d'un troupeau de bison par une meute de loup et des séquences au rythme bien plus soutenu, elles aussi filmées avec brio nous ramenant davantage à une esthétique et à un rythme plus proche de celui du début du film (ATTENTION SPOILER, notamment là scène où Hugh Glass fuit les indiens se concluant par la chute de la falaise, waouh ! FIN DU SPOILER).
Si la photographie (et on applaudie de grand travail de Lubezki, allez) nous offre un spectacle éblouissant sans conteste tout au long du film (du en grande partie au choix fait de ne tourner qu'à la lumière naturelle (oui les mecs sont non seulement perfectionniste mais quand même un peu masochiste aussi)), je regrette que les scènes plus « foudroyante » se retrouve un peu trop distillées tout au long du film diminuant alors la tension installé en amont.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que plus rien ne mérite d'être vu après la première demi-heure (ce serait dommage sur un film 2h30), bien au contraire, on apprécie être le témoin d'un univers plus onirique créant une vraie proximité entre le personnage et le spectateur, on aime aussi voir la rage, l'instinct de survie et de vendetta animer Hugh Glass à travers les traits de Léonardo DiCaprio qui loin de se trouver dans un rôle confortable nous convainc de tout ce qu'il endure.
Il ne serait pas juste de parler de ce film sans évoquer Tom Hardy et Domhnall Gleeson offrant eux aussi des interprétations travaillées, convaincante et intense.
J'aurais enfin un dernier bémol concernant le film d'Iñarritu, si la bande-son est vraiment en accord avec le film et au service de celui-ci, il m'a manqué un thème plus puissant, plus marquant pour accompagner certaines scènes.
Je conclurai tout de même sur l'immense performance d'une équipe qui a du je pense travailler en grande cohésion pour nous offrir un film de cette qualité en dépit des multiples difficultés et contrariétés qui ont accompagné le tournage de The Revenant, sublimant par leur implication la maîtrise de la caméra, le scénario et le travail des acteurs pour une expérience sensorielle saisissante.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes attentes - 2016, Les réalisateurs d'Amérique latine, un cinéma sur lequel compter, Les meilleurs films de 2016 et En 2016, je mate des films, mieux que ça, j'en découvre ! Plein ! Et j'arrête (j'essaie d'arrêter...) de regarder 5 fois par an les mêmes films.
Créée
le 2 mars 2016
Critique lue 258 fois
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