The Revenant s'inspire de l'histoire de Hugh Grass, un trappeur américain qui connut une mésaventure avec un grizzly en 1823.


Nous sommes donc en 1823 dans le Dakota du Sud en hiver. Après avoir subi une lourde attaque par des indiens, les survivants de l'expédition de trappeurs dirigé par Andrew Henry décident, sur les conseils du très expérimenté Hugh Grass, de rentrer à pied à travers bois et montagne à Fort Henry, laissant les fourrures derrières eux pour venir les rechercher plus tard avec des renforts. Les tensions au sein du groupe montent rapidement notamment entre Grass et un certain Fitzgerald qui au passage haït Hawk, le fils de Grass, du fait de ses origines amérindiennes (par sa mère). Alors qu'ils avancent, Grass va se faire attaquer par un grizzly en chassant du gibier, grièvement blessé et semblant être condamné, Andrew Henry décide de l'abandonné, laissant 3 hommes (Hawk, Fritzgerald et le jeune Bridger) au chevet du trappeur, leur ordonnant de veiller sur lui jusqu'à la fin, de l'enterrer puis de rejoindre le groupe. Fritzgerald va profiter de l'occasion pour tuer Hawk et fuir avec Bridger laissant Grass pour mort. Mais Grass va s'accrocher et est dorénavant animé par un désir de vengeance...


Se déroulant en plein hiver vigoureux dans un territoire hostile à plus d'un titre, The Revenant est un film de survit. Sans arme, sans nourriture, grièvement blessé notre Di Caprio montre sa rage de survit et ne lâche rien. Le désir de vivre (poussé par son désir de vengeance) en affrontant le froid et en enchainant les efforts immenses le tout malgré la souffrance des nombreuses blessures se ressent jusque dans son regard. Il n'abandonne pas, il n'abandonnera pas, l'abandon n'est définitivement pas une option. Mais n'oublions pas pour autant Tom Hardy qui délivre également un excellent Fritzgerald sans vergogne assumant pleinement son côté athée et raciste.


Au milieu de décors aussi somptueux que mortels, sauvages et vierges de vie pour ainsi dire. La nature impose sa rudesse de manière hypnotique. Le tout est parfaitement mis en valeur par une mise en scène totalement maîtrisé jonglant entre des plans larges affolant de par la grandeur du désert froid et des phases aux coeurs de l’action. Mais attention, la caméra ne contente pas de bouger vite pour dynamiser, non, ses mouvements restent précis pour une immersion totale. Tout semble véritablement réel, la déjà culte attaque de l'ours bien sûr, mais également les "détails" comme le dépeçage du cheval (séquence qui rappelle, dans un autre registre, l'Empire contre-attaque... mais en bien plus réaliste et gore). Mais à cette époque et dans cette région la nature n'est pas le seul danger pour les trappeurs et les indiens sont également de la partie. Le film rends bien comment ces derniers furent maltraités et martyrisés au passage. Loin d'être la caricature du sauvage, nous avons un pauvre peuple pillé et piétiné qui n'a rien demandé.


On frise la perfection... frise car malgré toutes ses qualités de photographie, de réalisme et de prestation des acteurs le film a cependant quelques défauts. Avec un rythme tout de même un peu lent même si mené avec efficacité pour commencer, certes on aime prendre son temps pour contempler les paysages, mais toujours le même type pendant 2h30... Les protagonistes sont également un peu creux au final (notamment les indiens) quand au scénario il faut bien reconnaître qu'il n'a, au final, pas grand-chose d'exceptionnel : le laissé pour mort qui veut se venger restant un grand classique. L'introduction des indiens à la recherche de l'une des leurs (kidnappé par des trappeurs... français... oui, comme d'habitude les violeurs c'est pour notre pomme) fait même "étrange" et l'on se demande parfois qu'est-ce que cette histoire parallèle fait là.

Spacewolf1
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le 29 févr. 2016

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