A gerber

Un film complètement dépolitisé, qui parle pourtant d'une époque politiquement très importante. Un défilé d'ultra violence sans aucun message, si ce n'est nihiliste. De la surenchère non stop de haine et de domination. L'actualité en est déjà remplie à ras bord. On va au cinéma pour s'évader ou au moins s'enrichir. Et Innaritu nous plonge dans le caniveau. Aucune émotion. On est rapidement dissocié pour se protéger ce qui se passe à l'écran. C'est vain. C'est Hollywoodien. C'est de la grosse merde. De la merde bien filmée avec des gros moyens.

EDIT à froid :
Le film m'a malgré tout remué. On ne peut pas lui reprocher la réalisation impeccable, le jeu d'acteur, les panoramas, etc. Mais je suis vraiment navré d'avoir passé une séance à regarder un film au propos aussi vide, enchaînant l'ultra violence en enfonçant des portes ouvertes. Oui, la nature est pourrie, oui beaucoup humains se comportent comme des démons. Mais on ne peut pas simplement tout mettre au même niveau de manière aussi dépolitisée. Il y a des oppresseurs qui exercent une violence, il y a des gens qui se défendent et qui parfois deviennent aussi cruels. Les indiens d'Amérique ont subi un génocide.

Et il y a une lutte à mener pour faire sortir l'humanité de cette primitivité des rapports de domination. L'humain peut transcender cet état. Ce n'est pas la "nature humaine" qui pousse à se dominer les uns les autres et à nous auto-détruire, emmenant des millions d'espèces avec nous. C'est un comportement qui s'est imposé parce que l'humanité n'a pas su encore s'organiser pour renverser le capitalisme, l'autoritarisme et l'impérialisme. Ce film ne montre aucune piste, il est comme tous ces séries américaines ultra violentes. Il nous met dans un état de profond désespoir, nous rend incapable de lutter. Cette dépolitisation est profondément politique quelque part. Et malsaine.

Aussi l'un des fils conducteurs du scénario, c'est que le type se doit de rester vivant parce qu'il a dit à son fils de toujours se battre... mais en tant que spectateur, on a juste envie de se pendre en sortant de la salle.