Treize ans après son premier film, le visuellement époustouflant Renaissance, l'ancien animateur de jeux vidéo Christian Volckman se penche sur un thriller fantastique où un couple fraichement débarqué dans une somptueuse baraque voit sa vie chamboulée après la découverte d'une pièce capable d'exaucer n'importe quel vœu. Au début euphorique, croulant sous les billets verts et le luxe, le couple va vite découvrir les tenants de leurs souhaits lorsque Madame demande un enfant, transformant leur petite vie luxuriante en cauchemar...
Sur une idée en somme toute basique, fantasme de chaque être humain, The Room explore les failles de l'Homme, ses désirs, ses faiblesses, la dure position des responsabilités. Avec son scénario jusqu’au-boutiste en dépit de quelques longueurs et des égarements de montage parfois déstabilisants, le réalisateur français tient en haleine, surprend même de par la maîtrise totale de son long-métrage, oscillant entre un épisode de "La Quatrième Dimension" et un écrit de Richard Matheson (on pense beaucoup à The Box), dirigeant par ailleurs d'une main de fer ses interprètes francophones tournant ici en anglais, l'ex-James Bond Girl ukrainienne Olga Kurylenko et le Flamand Kevin Janssens (vu notamment dans Revenge).
Co-production franco-belge située aux États-Unis, le long-métrage met un poing d'honneur au cinéma fantastique tricolore, prouvant qu'un scénario malin et une mise en scène intelligente et soignée peut faire des merveilles, Volckman arrivant avec brio à proposer autre chose qu'un film de zombies mal fagoté ou un imbroglio incompréhensible. Drame humain questionnant se muant en un thriller teinté de fantastique prenant et parfois même touchant, The Room est une sacrée surprise chaudement recommandée.