The Rover a de quoi séduire. On parle de drame et de science-fiction. Il bénéficie d'un casting restreint mais plutôt original et novateur avec Guy Pearce en tête d'affiche, ce qui devient rare, et Robert Pattinson, en plein émargement de ce que fut son début de carrière. En bref, un petit film indépendant et attirant, de la part du réalisateur d'Animal Kingdom, ô combien encensé par la critique.

Le film est décrit comme étant un drame et de la science-fiction. Tout d'abord, je ne vois pas en quoi il s'agit de science-fiction. Peut-être le contexte, un énième film post-apocalyptique, façon La Route, mais rien de bien fantaisiste. On nous pose au milieu des terres australiennes et on nous dit "cinq ans après la chute", c'est tout ! Après, nous suivons simplement l'histoire d'un gars un peu fou à qui on a volé la voiture, qui rencontre un autre gars laissé pour mort par ses copains voleurs de voiture. L'histoire s'arrête là et je ne peux m’empêcher de penser que le contexte n'est une fois encore qu'un prétexte pour nous tenir en haleine. Cela m'est assez rageant, car on a rapidement fait le tour.

Le film bénéficie également de dialogues d'une pauvreté et d'une platitude consternantes. Mention spéciale à Guy Pearce, tout poilu, à mes yeux, pas plus charismatique qu'un chardon géant. Et attention, le film dispose en plus d'un slogan des plus originaux à son égard : "Craignez l'homme qui n'a plus rien à perdre." Whaa, il n'a plus rien à perdre quoi ! Et tout au long du film, les mouches peuvent voler à proximité de son visage et il s'en fout, tu vois. Il est impassible le mec. Robert Pattinson est un poil meilleur. Disons que ce genre de film le rend un peu plus mûr et lui permet de décoller sa carrière sous un nouvel élan. Il est instable et déglingué mais l'aspect creux qui ressort du film rend le jeu des acteurs davantage artificiel qu'original.

Les petits points forts sont la photographie et la bande originale. Les deux se complètent parfaitement et offrent au film une ambiance oppressante et malsaine, accompagné de ralentis contemplatifs mais assez tocs. David Michôd semble avoir misé là-dessus mais en a cruellement oublié toute la profondeur que son film aurait pu avoir.

Ce que je retiens de The Rover n'est malheureusement pas folichon. Un énième film post-apocalyptique auquel il ne ressort pas grand chose. J'ai la sensation encore d'avoir tourné en rond sans jamais aboutir. Un vrai manque d'originalité ; il suffit de mélanger La Route et le récent Joe pour obtenir The Rover. Les deux premiers films ne m'avaient déjà pas vraiment plu, celui-ci ne va pas relever le niveau. Le genre auquel on mise tout sur la forme et les "sentiments"; ça en fait des tonnes, ça pleure, ça regrette, ça n'a plus rien à perdre, quoi ; mais auquel on en oublie également tout le fond. J'ai attribué cinq juste parce que je suis incapable de descendre en dessous sur de genre de films. Ce ne sont pas des daubes, loin de là, mais je commence sérieusement à me braquer contre eux tant le renouvellement et la recherche d'originalité deviennent rares.
langpier

Écrit par

Critique lue 957 fois

19

D'autres avis sur The Rover

The Rover
mymp
8

Doggy style

Au début, on lit "Australie. Cinq ans après la chute", et on n’en saura guère plus. Une bombe, un virus, une épidémie ? Une guerre peut-être ? Seule certitude : l’humanité est revenue au basique, au...

Par

le 11 juin 2014

52 j'aime

5

The Rover
Velvetman
8

Animal Kingdom

Dès les premiers instants, une voiture perd le contrôle pour s’échouer après un accident à vive allure. Un monde en chute libre. Après un séduisant Animal Kingdom, David Michod récidive avec son...

le 19 mai 2016

31 j'aime

4

The Rover
Pravda
7

The Rover, où quand un mec veut à tout prix retrouver sa caisse.

C'est un peu simpliste, mais moi quand un mec filme l'Australie, et la filme bien, il a déjà fait la moitié du boulot. C'est d'une banalité affligeante mais ce pays m'attire. Ses paysages dont on se...

le 23 juin 2014

28 j'aime

5

Du même critique

Black Panther
langpier
6

Je suis ? Je suis ? Euh... Bagheera ?

Le Marvel Cinematic Universe s'est empli d'une sacrée flopée de films depuis si peu d'années. Avec un rythme de deux ou trois sorties par an, la franchise ne fait pas dans la dentelle et parvient...

le 16 févr. 2018

62 j'aime

4

Christine
langpier
10

Les abjections de l'adolescence

Dans leur domaine, Stephen King et John Carpenter s'équivalent. Tous deux maîtres de l'horreur, mais dans leur univers, ils sont deux grandes figures à la renommée internationale, deux emblèmes d'un...

le 30 janv. 2015

33 j'aime

24

Enfant 44
langpier
6

Immersion singulière

2015 voit sortir ce Enfant 44, adaptation du roman éponyme de Tom Rob Smith, sorti en 2008. Un certain Daniel Espinosa, connu sans être vraiment reconnu pour son travail, s'est vu confier la...

le 18 avr. 2015

31 j'aime