Doggy style
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Après un Animal Kingdom plus que surprenant, pour ne pas dire génial, en tant que thriller solaire australien doté d’une réalisation impeccable, David Michôd (non il n’est pas québécois) revient avec The Rover, en compétition officielle au dernier festival de Cannes. Cette fois ci, place aux grands espaces de l'Australie, dans une ambiance post apocalyptique qui nous rappelera un certain Mad Max sortit près de trente ans plus tôt. Pourtant, c’est plutôt du côté de La Route que l’on pourra voir de véritables points communs. On sait que le deuxième film est souvent l’étape la plus difficile, l’a-t-il franchi avec brio ?
L’Australie, dix ans après la chute. Voici le postulat de base pour The Rover. On n’en saura pas plus et c’est déjà ça qui est fort. On nous laisse libre recours à notre imagination sur le pourquoi du comment, là où beaucoup d’autres films auraient tenté d’expliquer fébrilement la situation. Comme ses personnages, on ne se soucie plus du passé, encore moins du futur qui est de toute façon sans espoir, seul l’instant présent compte. Pas besoin d’en savoir plus.
Oui, le scénario est simple. Il s’appui sur un Mac Guffin plutôt léger : un homme littéralement à bout psychologiquement, se fait piquer sa bagnole par des voyous en cavale.
Il veut la retrouver coûte que coûte, et pour cela il va s’appuyer (et encore c’est gentil) sur un des leurs qu’ils avaient laissé pour mort lors de leur dernière altercation. Vous l’avez deviné, c’est un gros prétexte qui permet de faire vivre le film comme ce qu’il est : une exposition visuelle, émotionnelle et sensorielle de ses protagonistes et de la nature australienne qui les entoure.
Visuellement c’est superbe et enivrant : couleur, réalisation, prises de vues... Le tout accompagné par une BO tantôt viscérale, tantôt mélancolique voir parfois totalement décalée ; mais toujours juste : elle nous permet de se fondre totalement dans ce post univers. On est véritablement paumé avec eux, le long des routes australiennes. Un vrai film d’ambiance, appuyé par des fulgurances de violences toujours imprévisibles et à couper le souffle (on pense surtout aux séquences de fusillades) dégagées par des acteurs possédés par leurs personnages. J’ai eu du mal à reconnaître Robert Pattinson dans ce jeune adulte complètement simplet et à côté de ses pompes. Guy Pearce, comme à son habitude, est impeccable en homme lambda sans pitié qui n’a plus rien à perdre.
Peu de mots, peu de dialogues, comme si on en avait plus besoin… Ça ne va pas plaire à tout le monde car j’y ai quand même vu quelques longueurs qui aurait un temps soit pu être légèrement gommés. Mais bon j’y suis allé un chouilla fatigué, c’est peut être pour ça. J’aurai aussi aimé une histoire un peu plus dense, plus rythmée, mais finalement pas de déceptions. A voir au cinéma assurément, malgré une distribution assez pérave dans nos contrées… Et puis dans le même genre, vous pouvez vous penchez sur The Proposition de John Hilcoat. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs, tant les deux cinéastes semblent proches artistiquement. Vivement la passe de trois.
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Créée
le 23 juin 2014
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