Doggy style
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Remarqué pour son prometteur Animal Kingdom, l'australien David Michôd passe à nouveau derrière la caméra, portant à l'écran une histoire qu'il a imaginé avec le comédien Joel Edgerton, rendant au passage un bel hommage à tout un pan de la série B de son pays.
Epurée et tenant sur un ticket de métro, l'intrigue de The rover n'est finalement qu'un prétexte pour le cinéaste, illustrant avec aridité et une forte dose de nihilisme la lente déliquescence de l'humanité toute entière. Confronté à une absence de loi, d'autorité, de cadre, l'homme est condamné à perdre toute trace d'empathie, d'émotion, ne lui restant plus que la haine et la sauvagerie.
Hormis une courte phrase en début de film, situant l'action dix ans après "la chute", The rover laisse le soin au spectateur d'appréhender ce monde désertique, disséminant quelques indices en cours de route mais se gardant bien d'en dire trop, sous peine d'évacuer toute l'aura d'un long-métrage tirant sa force dans son mystère.
Vrai faux post-apo tenant plus du western contemplatif, The rover risque de désarçonner, tant il se révèle difficile à aborder. Extrêmement lent, manquant parfois d'émotion et ne brossant pas son audience dans le sens du poil, le film de David Michôd ne fait absolument rien pour être aimé.
Pourtant, si l'on se laisse hypnotiser par l'ambiance délétère, The rover laisse entrevoir une véritable puissance, qu'elle soit formelle ou thématique, David Michôd en profitant au passage pour continuer son exploration d'une famille dysfonctionnelle.
Porté par le jeu intense de Guy Pearce et l'interprétation surprenante de Robert Pattinson, par une mise en scène incroyable magnifiant des paysages naturels de toute beauté, et également par un travail remarquable sur la bande son, The rover est un objet fragile, sec et violent, peut-être un peu trop froid et conscient de ses effets, mais loin d'être anecdotique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Gand-Alf and Emma Peel's Excellent Bluraythèque., Ca ferait un beau parking !, Petites séances avec ma blonde pas vraiment blonde., Instant cinéma 2015. et 2014.
Créée
le 5 mai 2015
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