Deux acteurs magnifiques dans ce film anti-moral, noir, étrange et doté de scènes très poignantes!

Porté par un Guy Pearce et un Robert Pattinson tous deux magnifiques dans leurs rôles respectifs, "The Rover" s'avère être un bon film absurde, brutal et anti-moral, un road movie dont la destination est incertaine et l'ambiance noire et étrange, le tout constitué de scènes dramaturgiquement très poignantes et d'une fin brillante et pleine d'ironie!

Brutal, absurde, anti-moral, "The Rover" n'a ni réelle histoire ni réel objectif. C'est un road movie dans lequel Guy Pearce incarne Eric, un homme dans une Australie post-apocalyptique dévastée par on-ne-sait quel catastrophe, qui part récupérer sa voiture volée par trois ravisseurs. Croisant la route du frère que l'un des trois ravisseurs a laissé en arrière (Robert Pattinson), il le menace pour que ce dernier le conduise vers les ravisseurs. Si la voiture est l'objectif vers lequel Eric se dirige, il apparaît plutôt qu'elle n'est qu'un prétexte pour lui d'avoir quelque chose à faire dans ce monde vide, et un prétexte au film d'avancer et de nous présenter la relation atypique entre ces deux personnages différents.

D'un côté Guy Pearce est l'antihéros par excellence, un individu animé par la colère, capable de tuer des innocents de sang-froid et peu concerné par les gens qui l'entourent, un être vraisemblablement torturé par un passé ravageur mais dont on ne sait finalement pas grand chose. De l'autre Robert Pattinson incarne le jeune désabusé et un peu maladroit qui semble vivre sans se poser trop de questions. En soi, aucun de ces deux personnages et leur relation, pas plus que l'origine du monde post-apocalyptique dans lequel ils vivent, n'est vraiment développé au maximum dans cette histoire, et c'est tant mieux. Le fait est que nul ne sait réellement où le film va mener ces deux individus. Les deux personnages suivent leur route vers un futur incertain, dans un monde incertain, à travers une relation incertaine...

"The Rover" n'est pas sans rappeler "The Road", autre film post-apocalyptique où les protagonistes marchaient vers un futur incertain. Mais là où les personnages de "The Road" étaient liés par un lien de parenté qui leur donnait la force de continuer à vivre pour se protéger l'un l'autre, "The Rover" lui est fait de vide ! La voiture que poursuit Eric n'est pas le souci de ses préoccupations. C'est un homme qui n'a plus rien à perdre dans ce monde à part la vie, et se dirige sans crainte et sans presse mais avec colère vers cette unique chose qui lui restait, car il n'a tout simplement rien d'autre à faire... En suivant les traces de sa voiture, il ne cherche aucunement à accomplir un acte noble, un acte de vengeance ou marcher vers une destinée quelconque. Il y va, c'est tout !

David Michôd nous livre un film sans morale, fait à partir de vide, de l'absurdité de notre monde et de l'humanité. La fin de "The Rover", brillante et ironique, pousse le concept encore plus loin! En fin de compte, porté par deux acteurs ici très impressionnants dans leurs rôles respectifs, "The Rover" s'avère être un bon film doté de scènes dramaturgiquement très poignantes et d'une ambiance noire et esthétiquement soignée, qui laisse planer un agréable sentiment de vide et de mystère non résolu!
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le 3 sept. 2014

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