On y est. Je veux dire on y est vraiment là : Nicolas Cage est devenu un has-been évincé des gros studios et coltiné à se farcir des projets maigres qui ne marqueront pas l'Histoire. Depuis l'échec (de trop) Ghost Rider 2, il enchaîne les petits films, certains étant surprenants (Suspect, La Sentinelle) d'autres des navets alimentaires (Croisades, Pay the Ghost). En ce qui concerne The Runner, l'acteur ose une fois encore s'aventurer dans un projet plus sérieux, l'histoire d'un homme politique plongé au cœur d'un scandale sexuel qui risque fort de le désarçonner de sa campagne promotionnelle juteuse.


Dans un jeu sobre et torturé, Nic Cage retrouve son talent d'antan dans une petite production qui manque malheureusement d'ambition et de consistance. Entouré de la fragile Sarah Paulson, de l'oubliée Connie Nielsen et même de l'immortel Peter Fonda, le neveu Coppola parvient à nous immiscer dans cette histoire d'amour compliquée où un homme est obligé de jongler entre son futur dans la politique, sa vie amoureuse et son combat personnel contre le scandale du déversement de pétrole de la British Petroleum dans le Golfe du Mexique en 2010. Le problème, c'est que le scénario ne sait pas sur quel pied danser : la vie sexuelle d'un politicien dont on se fiche éperdument et son combat (plus intéressant) sur ledit scandale.


Pour son premier film, le producteur Austin Stark s'avère maladroit à travers un script allant dans tous les sens et une mise en scène classique où rien n'est vraiment soigné pour faire ressortir le jeu des acteurs, ne créant ainsi aucune identité à un film qui aurait pu être traité de manière plus dramatique sans tomber dans le mélo. Toutefois, l'interprétation tout en finesse de son acteur principal et le sujet sérieux d'un scandale méconnu de l'histoire américaine font de The Runner un bon petit film politique encore une fois maladroit et loin des enjeux de "House of Cards" (dont l'ombre plane clairement) mais qui arrive à demeurer un tant soit peu agréable, permettant également à Nicolas Cage de prouver qu'il est toujours capable de jouer correctement sans aucune grimace.

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6

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Créée

le 3 avr. 2019

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