Total western

Ma première curiosité, c'était de voir si le réalisateur danois tenait la distance avec un casting homogène sur un genre codifié.Pas de problème.En effet, il parvient à donner à the Salvation une atmosphère et une résonance inédite car nombre de westerns sortis étaient des redites de succès inimitables.Ici le réalisateur se permet aussi de faire venir l'homme à abattre de son propre pays.D'habitude, le brave homme qui prend les armes contre l'oppresseur est originaire du pays ou on ne sait pas d'où il vient. Jon est donc un immigré forcé de se venger sur un moins que rien et son acolyte qui ont tué sa femme et son fils fraîchement débarqués de leur pays natal.
D'emblée, cet homme taiseux,bien qu'épaulé par son frère, se retrouve face à un dilemme: Que vaut ma vengeance face au désarroi de ma communauté?Vous comprendrez pourquoi. Pour la deuxième couche de vernis à découvrir,le spectateur doit aussi comprendre la psychologie de la communauté de Jon face à Delerue,personnage trouble qui fait la pluie et le beau temps.En tout cas, l'économie de dialogues et les scènes fortes sont là.Le personnage d'Eva Green est de loin le plus intense et j'ai enfin compris pourquoi on avait choisi de la mettre seule sur l'affiche du film.
Le salut (traduction de the salvation) peut prendre différentes formes dans ce film.Dans cette Amérique encore en formation, beaucoup d'âmes s'en sortaient comme elles pouvaient et malgré un triumvirat "maire-curé-shérif", la survie prédominait.Cependant, la force du film est de montrer que le salut prend la forme que chacun veut bien lui donner de ceux qui meurent en prenant les armes à ceux qui réussissent à rester.Un grand western habité qui fait cogiter.