Traiter du handicap au cinéma n'est pas chose aisée et ce n'est pas des films comme "Sam, je suis Sam" qui vont me contredire, tant le piège du pathos nous tend les bras, quand ce n'est pas une bienveillance déplacée. Remarqué à Sundance où il obtint le Grand prix, "The sessions" évite miraculeusement les embûches semées sur sa route.
Abordant son sujet avec une infinie justesse et une délicatesse de chaque instant, le film de Ben Lewin s'appuie avant tout sur un scénario solide, alternant avec une belle efficacité émotion et surtout humour, élément indispensable à la réussite du film. S'il se dirige doucement mais sûrement vers une une histoire d'amour attendue, il balaie d'un revers de la main tout happy end, pour se concentrer sur les interactions entre les divers personnages, tous finement croqués, aidé dans ses choix par des comédiens absolument formidables, en premier lieu le couple Helen Hunt / John Hawkes, elle, rayonnante et touchante, lui, enfin dans la lumière et d'un naturel confondant.
Bien que souffrant d'une mise en scène purement fonctionnelle et restant finalement extrêmement prévisible, ne sortant que rarement du schéma classique hollywoodien, "The sessions" étonne par son approche décomplexée de la sexualité, filmant les corps comme ils sont, ne se cachant jamais derrière une pudibonderie coutumière dans le cinéma américain.
Portrait bouleversant d'un homme condamné à ne jamais connaître l'amour physique et de la femme qui lui offrira cette chance, "The sessions" est une agréable surprise, un petit film certes imparfait mais touchant et ne se dégonflant à aucun moment devant son sujet délicat.