Imaginez, vous êtes producteur, vous recevez un vieux réalisateur qui vous propose le pitch suivant :
- Bonjour, je suis Ben, et j'ai une idée de film génial. C'est un handicapé atteint de la polio, qui peut bouger uniquement des muscles du visage. Il est hyper croyant, il cherche l'amour et pour ce faire il va suivre des sessions d'éveil à la sexualité. Ah oui, il est poète aussi à ses heures perdus et c'est basé sur une histoire vraie. Ça s'appelle Fucking the polio.
- Ben, je vais t'aider. Moi aussi, j'entends des voix et j'ai connu l'enfer de la drogue. On va le faire ce film, c'est une sacrée bonne idée ! Par contre, on va changer le titre.
The Sessions a tout du sujet casse-gueule. Malgré une fin mièvre, et un manque de détachement par rapport au cas réel de Mark O'Brien dont il s'inspire, le film réussit le tour de force de ne pas tomber dans la pathos ou la vulgarité. Tel un funambule, il accroche nos regards par cette histoire hors-norme, et qui résonne pourtant avec nos expériences personnelles. Bonus, le spectateur lambda découvre l'assistance sexuelle, métier très sérieux et inconnu.
Regardez-le ne serait-ce que pour la prestation toute en sobriété de Helen Hunt ou la coiffure d'un autre temps du père Brendan incarné par William Macy.