Le radeau de la Méduse

Rivière sans retour est un film avec Robert Mitchum et Marilyn Monroe, réalisé par Otto Preminger, tourné en CinemaScope au milieu de décors naturels majestueux. Avec une telle bordée, le cinéphile mord forcément à l'hameçon et peut raisonnablement s'attendre à passer un bon moment.

Que nenni les moussaillons, malgré le doux chant des sirènes, la coque est trouée.

Robert Mitchum, ancien taulard, récupère son fils qu'il n'a pas vu depuis des années et l'emmène dans sa ferme, située juste à côté de la rivière sans retour. Un couple embarqué sur un radeau de fortune s'échoue devant leur bicoque, Marilyn et le futur méchant. Le duo projetait de rejoindre la grande ville du coin pour enregistrer une concession que le méchant avait gagné aux cartes. Ce dernier, pressé, assomme Robert, lui pique son cheval, son fusil puis détale. Marilyn décide elle de rester, parce que quand même, c'est pas très poli d'assommer les gens qui vous accueillent et de les voler. Quand soudain tout à coup, les indiens furax arrivent. Seule solution, fuir par la rivière, la rivière sans retour.

Après... Après Robert met une tarte à Marilyn, pour je ne sais plus quelle raison. Celle-ci s'empresse de tomber amoureuse de cet homme viril qui n'a pas peur de cogner les blondes platine. Les scènes du radeau balloté sur la rivière en furie ont terriblement vieillies, et ne sont au final qu'un prétexte pour balancer des litrons de flotte sur le chemisier de Marilyn. Gare à la pneumonie, ma belle ! Les indiens jouent les figurants et sillonnent la côte en hululant. Ils servent principalement à réceptionner des balles servi généreusement par Robert dans leur torse cuivré. Le ratio des pertes indiennes doit s'élever à quinze contre zéro. Sont-ils déconcentrés par la chemise mouillée de Marilyn ? Le spectateur ne le saura jamais, le script jette les emplumés avec l'eau du bain. Et la conclusion échoue tel un lamantin sur un bord de Seine (attention spoiler).

La cale est remplie d'eau, le navire chavire et plouf le film.