Après avoir visionner, ces dernières semaines, les premiers films d’Alfred Hitchcock (il m'en manque 3 totalement invisible), je dois reconnaître que celui-ci est le plus mauvais. Si on retrouvait, par fulgurance, l'esprit d'Alfred dans sa façon de cadrer, dans ses précédents films, il est difficile ici, de l'apercevoir. Peut-être, effectivement, la scène d’enchère, mais elle est maladroite, et embrouille plus qu'elle amène un suspense sur le vainqueur. Heureusement, il s'en aperçoit et fait finir la scène par les personnages principaux, en résumant oralement ce qui se passe.
L'histoire n'est pas extraordinaire. Au départ, il s'agit de l'adaptation (par Alma Reville, Mme Hitchcock) d'une pièce peu inspirée, et on peut le sentir tout au long du film. Les acteurs, mauvais, rajoutent dans la platitude. Les rôles féminins sont déjà pas bien écrit, mais on peut rajouter une interprétation calamiteuse. Le jeu est amateur, et correspond plus à une comédie qu'à un drame. Par exemple: la fille des propriétaires "proche du peuple" (ironie) ne cesse de jouer en boudant quelle que soit la scène (drague, révélation dramatique). Elle bat des pieds en l'air, elle touche un objet dans la lune tout en débitant un texte important. L'autre personnage féminin, est mal amené, car il se révèle le principal, comme ça, subitement. L'actrice en rajoute tellement, qu'on se croirait dans un film de Mel Brooks ("Silent Movie"). Son personnage se noie en moins d'une minute dans une piscine, où l'eau arrive au genou de son mari. Peu crédible, trop artificiel.
La contrainte du sonore débutant a dû limiter Hitchcock, il est vrai. Les personnages, s'ils doivent échanger des dialogues, doivent être collés les uns contre les autres. Où il doit trouver des subterfuges, mais qui sont à côté de la plaque: comme une scène où 2 personnages discutent dans un jardin. Très vite seulement un est cadré (par à-coups) à genou pendant qu'il joue avec son chien, l'autre se retrouve hors champs, avec un dialogue plus essentiel. Pour Alfred en parlant de ce film mal titré (le jeu de dupes n'a pas assez de mordant), « il n'y a rien à en dire ». Je te retrouve, maintenant mon Hitch !