Mon petit garçon

Une jeunesse parisienne sous l'oeil de Larry Clark et sous la plume de S.C.R.I.B.E.
Jeunesse dépravée, marginale mais pas forcément réaliste, qui se prostitue dans le but gagner du cash pour se droguer et chiller. Jeunesse qui se laisse filmer n'importe où, n'importe quand ; en train de pisser, de baiser sans plaisir. Toff, sans doute le plus jeune de la bande se faufile partout, capte et enregistre tout. Dans un but innocent ou voyeur ?
Le sexe, désormais incompatible avec l'amour, est devenu synonyme de souffrance et de lassitude.
Les seules réelles preuves d'amour qui émergent sont vite rejetées. Tout ça que pour le cash, rien d'autre. Quitte à passer pour un pédé, autant que ce soit dans un but utile. N'accepter aucun sentiment.

Que se passe-t-il dans la tête de M. Clark ? Filmer ces jeunes baiser avec des vieux est-il un but artistique autre que choquer ou est-ce simplement de la perversion ? Pourquoi changer le scénario en plein milieu du tournage, renvoyer les acteurs principaux et mettre les rôles secondaires en avant ? Est-ce un éclair de génie qui a traversé son esprit ou alors ne savait-il pas où il allait ?
The smell of us a été tourné avec 2 fois moins de temps et d'argent que prévu, c'est ce qui en fait sa force. Faire suer les comédiens et les bouleverser pour capter l'essence de leur jeu et de leurs émotions ?
Matt est touchant dans sa lassitude et son désespoir. Sa dernière scène peut traumatiser dans son nihilisme et son rejet de tout tabou. Comment trouver ses repères face à une situation comme ça ? JP, dernière lueur d'espoir, semble être le dernier à éprouver des sentiments amoureux. Mais que valent-ils s'ils ne trouvent d'écho nulle part ?
Même baiser, qui semblait être la seule échappatoire à ce sombre monde, a vu sa valeur marchande remplacer sa valeur de plaisir. Au final, que reste-t-il à ces jeunes ? La souffrance de leurs corps et esprit pour vaincre l'ennui de la réalité monotone.