Trashers
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On le sait, Larry Clark aime choquer, parfois sans fond, et c'est bien ça le problème avec The Smell of Us.
Au travers de Ken Park, Clark avait déjà le raccourci facile entre situation sociale et dérive adolescente.
Avec ce nouveau film, on ne remarque aucune évolution sur ce point et même pire, il ne ressent même plus le besoin d’évoquer un contexte social à ces personnages qui se révèlent finalement sans fond. Alors vous me direz : on voit quand même les parents de certains protagonistes ! La mère incestueuse et l'échec de la famille recomposée ? Est-ce cela les seules justifications qu'on a trouvées pour justifier cette génération perdue ? J'espère que non. Après j'ai bien conscience qu'il s'agit plus d'un film "constat" que d'un film "explication". Mais ça ne me suffit pas.
Au final, l'intention était encore une fois surement bonne ! Je pense. J'espère. Mais, à part expier ses tendances pédophiles, Clark ici se perd dans un boulgi boulga de cliché pour aborder des thèmes qui doivent lui tenir à cœur. En effet, on sent toute la critique liée à la libération du porno amenée par toutes ces scènes de sexe sans aucun intérêt. Oui, on sent la critique concernant notre rapport aux images au travers du personnage sans intérêt qui passe son temps à tout filmer avec son téléphone portable sans aucune distance par rapport à ce qu'il filme. On ressort juste d'un film d'1h20 qui est un assemblage de scènes aux thèmes multiples, trop vite expédiés et pas assez approfondis. Tous les questionnements apportés n'aboutissent à rien.
Concernant l'image... C'est pareil, on a venté sa vue presque documentaire pour dépeindre la vie de ses adolescents perdus et errants. Dans ces cas-là, un documentaire nous montrerai tous les aspects de vie de ses personnages pour leurs donner une texture et un fond. Or ici, on a juste l'impression que les personnages sont des toiles blanches dont le réalisateur se sert pour faire apparaître à l'écran se dont il veut parler mais de manière tout à fait aléatoire et sans aucune tentative de justification.
Je trouve d'ailleurs assez intéressant de le mettre en abyme avec Jeune & Jolie de François Ozon. Car au final, on aborde exactement les mêmes thèmes : jeunesse égarée, repère sexuel perturbé, la drogue et la prostitution. Et Ozon se cassait déjà un peu la tronche en essayant de justifier le pourquoi du comment... Mais avait su donner tout un fond et tout un contexte psycho-social à son personnage principal.
Peut-être que je n'ai pas su comprendre tout ce que le film impliquait. Peut-être que je n'ai pas saisi le ton ironique de certaines scènes. Peut-être que je ne comprend tout simplement pas le cinéma de Larry Clark.
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Créée
le 4 juil. 2016
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