The Social Network a toujours été un film à part dans ma vie. Le film dont on a vu la moitié à la télé, mais qu'on a jamais vraiment vu en entier, et qui nous tentait pas tant que ça en fait.


Parce que de ce dont je me souvenais de The Social Network, c'était des dialogues rapides et très complexes, un montage qui partait dans tout les sens, et une introduction brillante.


Mais bon, Fincher oblige, il fallait bien le voir un jour ce Social Network parce que... bah Fincher.


Le truc, c'est que les biopics, je trouve qu'ils tournent très souvent en rond. Le dernier en date que j'avais vu, c'était Le Fondateur qui suivait Ray Kroc, qui avait fait d'un p'tit restaurant familial une chaîne de fast-food à l'échelle planétaire à savoir, McDonald's. Et du Fondateur, bah je me disais que c'était intéressant, mais qu'en vrai, j'en avais un peu rien à foutre, et qu'à part savoir que Ray Krock était un sale connard, j'avais pas retenu grand chose.


Et c'est ce que je craignais avec The Social Network. Bon, j'aime plus Facebook que McDonald's, j'avoue que j'y vais quotidiennement, pas forcément pour raconter ma vie (mes critiques c'est mieux), mais pour voir des trucs sur des sujets qui m'intéressent. Et puis, je savais très bien que Zuckerberg était une enflure, alors je n'allais pas découvrir le mec, tout le monde le connaît. Tout le monde savait avant ce film, que l'origine de Facebook provient d'une rupture douloureuse entre Mark Zuckerberg et sa copine.


Sauf que là où Social Network se démarque de tout le reste, c'est qu'en plus d'être un bon biopic, il ne se contente pas de dire « oulalah, Zuckerberg, c'était quand même un sacré connard », non, ici, tout le monde est un connard. C'est ça qui rend le film particulièrement prenant, c'est non seulement un mec qui s'élève au dessus des autres pour être à la tête d'une des plus grandes industries de l'histoire, mais aussi comment tout un tas d'autres personnes tentent de lui voler son truc.


Tout le monde veut être le patron de Facebook, tout le monde veut le pognon. On a d'abord les jumeaux qui ont fait émerger l'idée d'un réseau social à Zuckerberg et qui ont donc, par la suite, revendiquent l'entièreté du concept. On a Sean Parker, qui se fait passer pour le pote de Zuckerberg, mais qui, dans le fond, veut juste se faire une bonne place chez Facebook, les investisseurs qui voient là-dedans, un bon moyen de se faire un max de pognon.


Et surtout, on a ce bon Eduardo, qui n'est pas méchant, qui participe grandement à la création de Facebook, qui a sa place au sein du groupe, et du coup, tout baigne pour lui. Il est sympa, beau gosse et très drôle. Mais dès que sa place est en danger, qu'il risque de se faire évincer, on découvre un tout autre homme, violent, et sur les nerfs, et en même temps, nous aurions fait pareil.


C'est ça le truc sacrément dingue avec The Social Network, c'est qu'on aurait tous fait pareil. Le film ne revendique pas forcément Facebook comme un truc bien, en fait, le site n'est qu'un support au propos du film. Quand une occasion aussi belle que Facebook se présente, tout un tas d'opportunistes rappliquent, et ça devient une véritable bataille juridique pour savoir qui sera le patron.


Ça, c'est le scénario, alors, je pourrai reprocher bien évidemment les dialogues ultra rapides, et quand on mate un film en Vostfr, c'est compliqué d'arriver à tout lire, le vocabulaire est très axé sur l'informatique et sur l'économie, et si comme moi, vous y connaissez pas grand chose, c'est un peu la merde, mais... c'est un film de Fincher.


Et je dis pas que Fincher est parfait et que si c'est lui, c'est forcément bien. Ce que je veux dire, c'est qu'on retrouve la patte de Fincher et tout ce que ça implique, à savoir une mise en scène de dingue. Je l'avais déjà dis dans ma critique de Benjamin Button, mais je le pense sincèrement, Fincher est le plus grand metteur en scène que j'ai pu voir. Ses cadrages, ses mouvements de caméras, et surtout, surtout SURTOUT, son travail sur les lumières ainsi que la colorimétrie est, comme à son habitude, d'une beauté inégale. Je m'en prend plein la gueule à chaque fois que je vois un film de Fincher tant la photographie est travaillé. Et comme il est pas au scénario, ici, il a eu tout le temps nécessaire pour réfléchir à sa mise en scène, et comme pour chacun de ses films, c'est visuellement époustouflant.


Alors ouais, je suis pas fan de Social Network malgré ses innombrables qualités, l'excellent propos qu'il tient et à quel point, il dépasse le concept de simple biopic pour devenir une pure œuvre cinématographique signée Fincher. Bref, du lourd, mais faut s'accrocher.

James-Betaman
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le 18 août 2018

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James-Betaman

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