Le film qui répond peut être à la question du pourquoi il est impossible de bloquer Mark Zuckerberg
Si y'a bien un film qui a bien agité la twittosphère, la blogosphère et autres réseaux sociaux en vogue en ce moment avant sa sortie c'est bien ce projet là. Pensez vous, un film qui relate l'histoire de Facebook alors qu'on entend sans cesse parler de tel ou tel procès intenté contre son « créateur » (vous noterez ici l'utilisation de guillemets histoire de renforcer encore pus le doute :) ). En même temps on se trouve ici devant sans doute un film inédit dans son genre car je pense que c'est la première fois qu'un biopic sur un personnage de notoriété publique arrive aussi tôt après l'émergence de la dite personnalité. Bref, en en plus ça va parler de PC, d'Internet, de poney (ah non, là je m'égare ...) donc tout les sujets possible pour qu'un petit geek refoulé comme moi ait envie d'aller voir ce film.
Au départ, on ne saurait quand même entrer dans la salle de cinéma sans une certaine appréhension. Oui, le sujet est alléchant et la controverse autour du dit sujet peut donner envie. Mais aller voir un film qui dure deux heures sur le parcours d'un gars qui a même pas 26 ans ... bah on espère juste un peu qu'ils ne vont pas nous sortir les images de ces premiers pas ou celles de son premier bal de homecoming. Je vous rassure, ce n'est pas le cas.
On va donc pitcher vite fait le scénar histoire de vous mettre dans l'ambiance : ce cher Marc Zuckerberg fait l'objet de deux procès simultanés. L'un pour avoir copié le concept de Facebook à un autre groupe d'étudiants et l'autre pour avoir tout doucement poussé son CEO (équivalent du PDG dans notre bonne langue de Molière) de l'époque vers la sortie sans bien entendu lui en avoir compté fleurette. Et ces donc à travers différentes auditions pour ces différents procès que nous allons revivre la grande épopée et l'éclosion de Mr Zuckerberg au rang de superstar du web.
Et on ne peux que remercier les scénaristes de ce parti pris vu que ça permet d'avoir un récit qui a du rythme et ou on ne se fait jamais vraiment trop chier. On commence donc sur le campus d'Harvard où l'on découvre les premiers exploit de notre cher ami et on constate à quel point tout le phénomène qui s'en suit le dépasse complètement (ou du moins ça en donne vraiment l'impression) et le tout ce fini dans une salle remplie d'avocats à New York (ou serait-ce Washington, je ne me souviens pas bien) où il essaye de régler ces compte avec ces différents détracteurs ... sans trop savoir comment s'y prendre.
Tiens donc ... je viens de lire que ce film a été écrit en partie par ce cher Aaron Sorkin, plus connu dans le monde de la télé comme scénariste pour The West Wing (qu'il faudra que je commence un jour) et Studio 60 (qui s'est arrêté bien trop tôt). Comme quoi j'avais raison d'avoir confiance en ces scénaristes ;)
Il faut bien le dire aussi, si le film est une réussite c'est bien grâce à son interprète principal. J'ai nommé le grand Jesse Eisenberg que j'ai vu pour la première fois dans le non moins bon Zombieland et dont je suis tombé amoureux (cinématographiquement parlant ... ça va de soi, hein :) ). Ici, le gars Jessie il est tout juste parfait car sans parler de la ressemblance physique certaine avec l'ami Mark, il traduit des attitudes et des comportements de façon impeccable ce qui ne fait que renforcer son interprétation. Il nous campe ici un ado attardé, intellectuellement supérieur mais incapable d'interactions sociales normales avec les gens qui l'entourent tout en cherchant désespérément à être reconnu à son juste niveau. Et je peux vous dire que réussir à jouer avec tout ces sentiments à la foi n'est pas chose aisée et qu'ici, Jessie s'en sort admirablement bien.
Après reste à savoir si le « vrai » est tout aussi renfermé, discret, timide, asocial (rayer la mention inutile). Le seul souci qu'on pourrait avoir donc avec ce biopic c'est qu'on a à peine eu le temps de connaître l'homme dans la vraie vie qu'on nous sort déjà une interprétation. Est-ce de la caricature ou un rendu juste de la réalité? En tout cas, quand on a posé la question au vrai Mark Zuckerberg il ne s'est pas étendu sur le sujet. Il a tout juste constaté le fait que Jessie portait exactement le même type de vêtements que lui au moment des faits ... le souci du détail sans doute ...
Les seconds rôles sont aussi très bon avec une petite préférence pour l'apparition dans le film de Joseph Mazzello que l'on ne voit pas beaucoup à l'écran mais qui a réussi à m'émouvoir aux larmes dans The Pacific. Quelques mots aussi sur la prestation de Justin Timberlake qui est assez correct dans l'ensemble en tant que créateur de Napster mais bon faut dire que c'était pas non plus un grand rôle de composition.
Pour finir, quelques mots sur la réalisation pour dire que c'est du bon. David Fincher a fait du bon boulot et on en attendait pas moins de lui. Il y a vraiment peu de temps mort et même dans les interrogatoires par les avocats qui ne sont pas les scènes les plus palpitantes il faut bien le dire ... le choix du cadrage de plan est toujours intéressant à disséquer et apporte un petit plus à la scène.
Au final, que rajouter en plus si ce n'est que c'est un bon film sans être forcément quelque chose de tout à fait formidable non plus. Ça fait son boulot et pis c'est tout. Reste à savoir si le bouquin dont est tiré le livre relate précisément les faits ou si il y a une part d'imagination dans tout ça. Mention spéciale ici à Jessie Eisenberg qui est absolument parfait du début à la fin !
