« The Social Network » n'est pas un grand film. Par contre c'est un long métrage très intéressant, car il met en scène un acteur incontournable de notre monde contemporain : Mark Zuckerberg, créateur et PDG actuel de Facebook. Ce film raconte en effet la genèse du réseau social tentaculaire que nous connaissons tous, ne serait-ce que de nom. Nous apprenons ainsi – mais beaucoup d'entre nous s'en doutaient – qu'à l'origine de Facebook se trouve un vrai connard (n'ayons pas peur des mots). Oui, Mark Zuckerberg est un mufle, un « nerd » froid et sans états d'âme, qui est prêt à divulguer la vie intime de ses proches (ou moins proches) pour acquérir notoriété, puissance et surtout être aimé, même s'il n'en perçoit pas toute l'artificialité. Obsédé à l'idée de rentrer dans l'un des cercles étudiants de la prestigieuse université d'Harvard, dont il est à l'époque étudiant, Zuckerberg décide de créer son propre cercle, et il fait en sorte que ceux qui n'en font pas partie meurent d'envie de le rejoindre. Peu à peu le cercle s'agrandit, et Zuckerberg devient le milliardaire que l'on connaît. La force de ce long métrage signé David Fincher ne réside pas dans l'originalité de sa forme ni dans la sophistication d'une mise en scène tout ce qu'il y a de plus discrète (étonnant pour un film de Fincher). Non, tout son intérêt réside dans la peinture de ce monde de dupes et de frustrés qu'est le temps des études, surtout dans les établissements prestigieux. La vacuité des cercles (équivalent de certaines associations estudiantines de nos grandes écoles françaises) et leur bêtise insondable ne sont pas masquées. Et Fincher réalise une critique de plus du mode de vie occidental (qui n'est pas qu'Américain tant il s'exporte chez nous). Car Zuckerberg exploite cette soif de l'entre-soi, ce voyeurisme latent chez chacun de nous, ce goût pour le commérage et le besoin de reconnaissance sociale. Oui, Facebook flatte nos plus bas instincts car il a été pensé par un asocial frustré, un comble pour ce temple de la « sociabilité » (factice). Morale de l'histoire : mieux vaut être en dehors de Facebook qu'au dedans…


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ArthurDebussy
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le 24 avr. 2016

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Arthur Debussy

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