Coincé dans l’ombre de Youri Gargarine et Neil Armstrong, Alekseï Leonov n’est pas le premier nom qui nous vient en tête quand on parle de conquête spaciale. Pourtant, le premier homme à avoir réalisé une sortie dans l’espace mérite tout autant d’attention au vu du parcours infernal qui a conduit à la réalisation d’un tel exploit. « Le temps des Premiers », qui se rapproche quand même plus du blockbuster que du film historique ou du biopic, nous rappelle néanmoins, avec une certaine manière, à quel point ce tour de force ne doit pas être oublié.
Loin des histoires en trois actes, le film se compose de deux parties bien distinctes. La première s'attarde sur le contexte politique et le défi technologique que représentait une telle prouesse. Les personnages y sont brièvement effleurés, leur caractérisation passant avant tout par leur statut et leur grade plutôt que par leur personnalité, et leur amitié naissante y est dépeinte avec juste ce qu’il faut pour nous les rendre sympathiques.
La seconde partie rentre quant à elle dans le vif du sujet et narre les péripéties de nos deux cosmonautes une fois leurs scaphandres enfilés, du décollage jusqu’au retour plus que compliqué sur Terre. Autant le dire tout de suite, les mésaventures de nos cosmonautes n’ont rien de réellement originales en 2018.
Ceci dit, le point de vue adopté reste suffisamment rare pour rendre d’emblée les choses intéressantes. Les moments de tensions sont par ailleurs orchestrés à la perfection et le film délivre quelques bons moments de bravoure. Un cocktail plus que suffisant pour nous emmener jusqu’au bout de l’histoire.
Loin de trip viscérale et démesuré proposé par Alfonsó Cuaron dans Gravity, "Le temps des premiers" se veut, pour finir, très proche de la réalité et de la sobriété d'un Apollo 13 de Ron Howard dont il s'inspire grandement.