Une petite comédie d’action made in Korea, ça vous tente ? Eh bien nous, ça nous a tenté, un soir de grosse fatigue où nous n’avions pas envie de faire fonctionner notre cerveau à plein régime. Le genre est d’ailleurs très présent dans le cinéma coréen et il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin pour en trouver : Confidential Assignment, la trilogie Detective K, les 2 Accidental Detective, Big Match, Le Bon La Brute et le Cinglé ou encore Midnight Runners dont je vous ai parlé récemment, … Bref, il y en a pléthore. Nous allons parler aujourd’hui de The Spy : Undercover Operation, premier film du jeune réalisateur Lee Seung-Joon, qui a cartonné en Corée du Sud lors de sa sortie : 3.5 millions de spectateurs pour un peu plus de 22M$US de recettes. Un film qui a toutes les cartes en main pour être un excellent divertissement mais qui, pourtant, ne fonctionne pas vraiment.
The Spy : Undercover Operation nous présente Chul-Soo, un agent secret coréen parmi les plus efficaces, envoyé sur les missions les plus dangereuses qui soient. Un as des as, toujours professionnel et à fond dans ses missions, sauf quand, lorsqu’il est envoyé en Bangkok récupérer la fille d’un ministre nord-coréen qu’un groupe d’individus tente de capturer, il se rend compte que sa femme, qui ignore cette vie d’agent secret, est également présente en Thaïlande. En plus, elle semble accompagnée d’un très charmant jeune homme qui lui fait les yeux doux. Que fait-elle là alors qu’elle est censée être bien au chaud chez eux ! Cela va interférer avec la mission de Chul-Soo qui va devoir jouer sur deux tableaux : récupérer la jeune fille, et découvrir ce que veut ce bellâtre qui colle un peu trop sa femme à son goût. Et si ces deux « missions » étaient en fait liées ? Un des gros points forts de The Spy : Undercover Operation, c’est clairement son casting. Sol Kyung-Gu (Memoir of a Murderer, The Merciless) est excellent dans le rôle principal, aussi à l’aise dans les scènes d’action que lorsqu’il faut faire le pitre. Même chose pour certains personnages secondaires qui font souvent le charme de ce genre de production avec par exemple le farfelu Ko Chang-Seok (Quick, The Showdown) ou Jung In-Gi (Pandora, The Five) qui s‘en donnent à cœur joie. Le grand méchant, interprété par l’acteur américano-coréen Daniel Henney (Wolverine, Le Dernier Rempart) s’en sort également parfaitement, l’acteur jouant très bien avec son charisme de beau gosse. Mais, première ombre au tableau, l’actrice Moon so-Ri (Peppermint Candy, A Good Lawyer’s Wife), qui interprète la femme du héros, est tout bonnement insupportable. C’est simple, on a envie de la claquer du début à la fin. Elle cabotine à chacune de ses scènes et est clairement le maillon faible dans toute cette petite équipe.
L’humour du film va reposer essentiellement sur le fait que notre super espion ne doit pas divulguer à sa femme qu’il est justement un super espion. Ça ne se prend pas au sérieux, certains gags fonctionnent sans aucun souci, mais la plupart laissent cet arrière-goût de « je sais que c’est un gag, mais ça ne me fait pas spécialement rire » car l’ensemble n’est que rarement fin et succombe souvent à la facilité. Même chose en ce qui concerne la partie action. On sent bien que, pour son premier film, Lee Seung-Joon veut impressionner et certains moments ont vraiment de la gueule. Mais le problème, c’est qu’il a cette manie de coller des effets visuels un peu partout comme des accélérés/ralentis pas toujours du plus bel effet, où un montage parfois un peu trop cut pour pas grand-chose. Alors il y a des scènes qui retiennent clairement l’attention, comme ce gunfight dans le restaurant, mais la plupart du temps, on regarde ça sans réellement sentir une quelconque émotion. Car même si ces scènes d’action se veulent impressionnantes et se donnent les moyens pour essayer de l’être, tout a déjà été vu et revu 50 fois dans le cinéma coréen. De plus, l’ensemble du film est, de manière générale, très prévisible, avec des rebondissements qu’on voit venir tant les ficelles utilisées sont connues, et du coup on ne craint à aucun moment pour les personnages. Cela donne quelque chose d’assez plat, de complètement lambda, au point qu’on traverse le film sans passer par aucune émotion et ce malgré un rythme qui ne faiblit que rarement. On a ce sentiment très étrange d’être passé au travers et que tout ce qu’essaie de nous envoyer le film n’arrive jamais à nous atteindre, en dépit de tous les efforts du casting.
The Spy : Undercover Operation est une comédie d’action coréenne très classique, trop classique même. Le divertissement est certes là, mais il n’arrive jamais à nous accrocher comme il le devrait et le résultat est plus que moyen.
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