Augie (Jeremy Sumpter) est un jeune garçon d'une famille modeste du fin fond du Texas. Vivant de petits boulots, son quotidien se résume à protéger sa mère et sa petite sœur de leur père alcoolique, à passer du bon temps avec sa petite amie et ses potes. Et à jouer au golf, sport dans lequel il a développé un remarquable talent à force de s'entraîner dans les rues autant que sur les parcours.
Or un beau jour, Augie remporte le championnat de son club avec une marge écrasante de 15 coups d'avance. La nouvelle, annoncée sur une radio locale, tombe dans l'oreille de Riverboat (Christopher McDonald), un parieur professionnel qui entrevoit aussitôt la possibilité de ramasser du pognon sur le dos du garçon, en le faisant taper la baballe sur les parcours de golf contre les poulains d'autres types dans son genre.
Dès la rencontre entre Augie, flanqué de sa copine Natalie, et Riverboat, le ton du film est donné : Argent facile vs Honnête labeur = Mal absolu vs Bien absolu. Après plusieurs refus polis, le héros finit par céder à la tentation du billet vert, fortement motivé par la nécessité d'offrir à sa mère et sa sœur une vie meilleure, loin de la violence paternelle. Contre l'avis de Natalie, et surtout contre les principes moralistes et évangéliques propres à cette God-fearing Amérique profonde, le garçon accepte de suivre son mentor à Las Vegas avec l'assurance d'en ramener "au moins 100 000 dollars"...
Dans la cité du péché, Augie se retrouve à devoir jouer, alors qu'un million de dollars est en jeu, contre le poulain d'un méchant mafieux... qui n'est autre que le numéro 1 mondial amateur. Menacé de mort des deux côtés ("si tu ne perds pas, t'es mort" lui dit le mafieux ; "si tu ne gagnes pas, t'es mort aussi" lui rétorque Riverboat), il s'en sort, alors qu'il est à égalité avec son adversaire à l'attaque du dernier trou, grâce à une pirouette scénaristique aussi inattendue que grotesque. Je n'en dirai pas plus !
Ce qui compte, c'est que la morale est sauve, que la Foi l'a ramené dans le droit chemin, que la tentation de l'argent n'a finalement pas eu raison de lui, et surtout qu'il n'a pas oublié que le plus important pour un bon Américain, c'est la famille et the Almighty, Jesus, our Lord and Saviour.
Dans la droite lignée de Seven Days in Utopia, autre film de golf dégoulinant de conformisme religieux bien-pensant, ce The Squeeze nous écrase littéralement la tête. Avec Terry Jastrow derrière la caméra, un ancien producteur de (vrais) tournois de golf pour le réseau de télévision ABC, conseillé par d'anciens joueurs professionnels, on pouvait s'attendre à une réflexion construite sur ce que la petite balle blanche peut apporter à un homme. Il n'en est rien, puisque le propos du film est la bête et basique histoire d'un garçon sorti du droit chemin par l'argent, et revenu dessus grâce à ses proches et à Dieu. Manichéen, simpliste, sans suspense et mal interprété, ce quasi-téléfilm n'est même pas sauvé par la qualité des scènes de golf. Aucun intérêt !