Si je ne doute pas du talent de William A. Wellman en tant que réalisateur, je demeure assez mitigé devant The Star Witness. De par les éléments traités dans le film (la violence, la prohibition, la peur...), j’en avais une certaine attente. En faisant un rapprochement grossier, je pourrais dire que c’est un peu Witness avant l’heure. Mais The Star Witness est gangrené par un réel manque d’ambition dans son traitement.
L’écriture se repose trop sur des acquis de l’époque, mais avec le temps passé un gros manque d’enjeux se ressent (et encore, je soupçonne ce manque d’enjeux de se faire déjà ressentir à l’époque). Schéma classique : un monde ordinaire, des gens ordinaires caractérisés, un élément déclencheur, etc... Sauf que le problème, c’est qu’ici le schéma se ressent beaucoup trop. Et que rien ne surprend. Aucune scène ne sort du lot, aucun personnage ne se détache... Au début je pensais que le vieux serait intéressant... Bon c’est sûr, c’est le plus intéressant de tous, mais c’est quand même pas la folie. Et puis je pensais que le film oserait des choses, tant en terme de violence physique et de violence morale, mais je trouve ça très timide dans l’ensemble (alors que d’autres cinéastes de l’époque allaient déjà plus loin).
La réalisation est honnête, il y a des jolies compositions de cadres, mais le tout aurait pu être un peu plus sympathique si la lumière était plus travaillée. Je retiens surtout des agréables changements de valeurs de plans grâce à des travellings (surtout avant et arrière, car à l’époque on ne pouvait pas zoomer) travaillés. Le bon point c’est que c’est plutôt rythmé, il y a pas mal de séquences qui s’enchainent assez rapidement, mais d’un autre côté le film est très court... C’est expédié comme l’écriture du scénario l’a été.
Bref, c’est peut-être intéressant à découvrir comme complément cinématographique sur cette époque, sur le traitement de la prohibition... Mais très très loin d’être vital. Bien déçu, donc, car sur le papier ça avait l’air bien sympa, et j’en attendais un film plus noir et un peu plus impitoyable (dans les limites de l’époque bien entendu).