The Store
7.2
The Store

Documentaire de Frederick Wiseman (1983)

Sympa.


Wiseman utilise toujours le même dispositif, du peu de ses films que j'ai pu voir. C'est-à-dire qu'il s'attaque à un espace limité, un lieu, et qu'il en filme chaque recoin, mettant en avant le côté humain. C'est le genre de coquin à faire des critiques en faisant mine de rien. J'ai pu lire qu'il était du genre à rester neutre et laisser ainsi le spectateur se faire son propre avis. Je ne suis pas d'accord, moi je le vois plus comme un élève qui fait une bêtise sans se faire prendre, qui joue alors l'innocent mais que le prof est certain que c'est lui même s'il n'a pas de preuve concrète. Wiseman, il fait mine de rien mais il ne s'attaque pas à ces institutions pour rien. Mais pourquoi, s'il attaque un sujet toujours de la même manière, pourquoi est-ce que ça ne prend pas toujours aussi bien ?


Bon, déjà, c'est quand même pas mal hein, on ne s'ennuie pas, le bougre trouve toujours de bons intervenants, des réunions à la limite du loufoque et fait découvrir l'envers du décor (tout un univers). Mais ce qu'il manque, ce sont des scènes vraiment fortes. Certes, ces speech en réunion, ce discours à partir de "My Way", tout cela est bien fort cocasse et plaisant, mais ça ne va pas aussi loin que dans certains autres films que Wiseman a pu réaliser. En fait, ça manque juste de matière. Est-ce que le bougre n'a pas su intégrer l'équipe ? A-t-il manqué de chance en ratant les meilleurs moments ? Faut pas oublier qu'un auteur/réalisateur fait constamment des choix, qu'on ne peut pas toujours savoir si le choix sera fructueux et donc, il se peut que le bougre ait raté de meilleurs morceaux par sa propre faute. On ne le saura jamais. Toujours est-il que c'est un peu mou, pas assez fou.


Visuellement c'est toujours aussi plaisant : Wiseman coupe sans complexe, passe d'une séquence à l'autre sans jamais perdre son spectateur. Il propose des cadrages intéressants même si le point de vue, aussi sympa soit-il n'est pas forcément réfléchi (c'est juste marquant de voir tel ou tel plan mais ça ne participe pas à la narration). Les intervenants ont de bonnes bouilles (l'avantage à faire un docu dans les années 80) et sont intéressants.


Bref, c'est pas vilain mais ça manque de folie, dommage.

Fatpooper
6
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le 9 janv. 2017

Critique lue 260 fois

Fatpooper

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