Est-il possible d'être heureux et suédois ?

Le documentaire prétend démontrer qu’une politique publique a été mise en place en Suède pour que les gens se sentent plus libres, indépendants, adaptés à une société ultra-libéraliste. Pour preuve, selon le film, les suédois.e.s peuvent désormais avoir des enfants seul.e.s, mais peuvent également mourir et se suicider dans leurs appartements sans qu’on ne découvre leurs corps avant des jours, des semaines voire deux ans.

« C’était mieux avant », ainsi commence la voix-off qui ponctue le film, celle du réalisateur, Erik Gandini, sur des images d’une famille traditionnelle d’antan, pour notre plus grande appréhension. Cependant, malgré un montage parfois hasardeux et des choix étranges, Erik Gandini décide de filmer différentes options pour sortir du schéma individualiste dans lequel son pays (et le monde occidental) se trouve coincé : des émigré.e.s (de Syrie et d’Erythrée), qui apprennent la langue et remettent de la vie dans les rues, des jeunes néo-hippies qui se touchent et se massent, un chirurgien et sa femme ayant décidés de tout quitter pour aller voir en Afrique, où les relations humaines seraient toujours au centre de tout.

Même si, sur le fond, les questionnements du réalisateur face à cette société suédoise qui prétend être la plus heureuse du monde sont intéressants, sur la forme, sans beaucoup de nuances, il y va à la grosse pelle, à la manière d’un Michael Moore (mais sans se mettre autant en scène). Son documentaire n’est pas toujours très structuré, ni sa pensée d’ailleurs. Une chose semble être sûre, c’est que la société ultra-libéraliste enferme plutôt les individus dans leurs maisons, en sécurité, qu’elle ne les rend heureux. Et que de ce schéma-là, il faut trouver les moyens d’en sortir.