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Voilà un conte bien réaliste, qui situe ses personnages dans une nature montagneuse magnifique mais mortelle, éprouvante, dangereuse, et en conflit permanent avec les humains : ça commence par un accident de voiture qui laisse pour seul rescapé un bébé que recueille un agriculteur solitaire, et qui grandira pour devenir une sorte de « Princesse Mononoke », comme la désigne un garçon amoureux d'elle mais qui participe à la construction d'un tunnel qui viole la montagne, et favorise le développement de la ville – projet contre lequel s'est formée une communauté d'agriculteurs bio, dont la lutte se soldera par un échec aboutissant au démantèlement de leur groupe.
Il y a les jeunes qui rêvent de partir à la ville, les adultes qui veulent l'essor économique du village, et les anciens qui vivent seuls au contact de la terre : le vieil agriculteur, et la vieille qui confectionne des pantins qu'elle installe autour de sa maison.
Et le seul aspect fantastique, ou science-fictionnel (mais la séparation est justement gommée) de ce film apparaît dans le cadre de la grande ville, où est concocté une sorte de remède contre la pollution. Mais là non plus, il n'y a pas de résolution tranchée. Et l'espèce de Jean de Florette, citadin venu cultiver un jardin dans la montagne, lui survivra-t-il un autre hiver?
Un film choral, mais pas à la manière hollywoodienne d'Inarritu ou de Thomas Anderson. Pas si contemplatif que ça, mais dévoilant progressivement la rudesse de la vie que la beauté des paysages fait parfois oublier, à nous autres citadins naifs.
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Créée
le 14 mars 2016
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