Hibernatus.
Non mais je suis d'accord avec tous ceux qui disent que passer après Carpenter tient du blasphème. Mais là ça se passe avant, alors on peut laisser une chance quand même. Faut être sympa des fois, on...
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le 25 oct. 2013
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Je me rappelle, comme si c’était hier, comment j’étais littéralement emporté par la folie meurtrière du célèbre film culte The Thing de John Carpenter. C’était une pièce cinématographique impensable, à la violence accrue et au suspense magnétique. Le cinéaste avait incroyablement surpris bien plus qu’un cinéphile que cela ne m’étonnait pas que d’autres producteurs ou réalisateurs oseraient faire un remake, avec les moyens techniques très avancés du cinéma d’aujourd’hui. Généralement, je ne suis pas très fan qu’on fasse des remakes de pièces majeures cinématographiques, on n’est jamais à l’abri d’un ratage honteux et inadmissible. Sauf qu’on ne parle pas exactement d’un simple remake mais également d'un préquel, c’est-à-dire un film qui se déroule avant les événements d’une précédente production.
Si on se rappelle bien, tout avait commencé par la découverte d’un être organique déformé, ne ressemblant absolument à rien et indestructible par les scientifiques de la version Carpenter, au tout début de la réalisation. Cela veut tout simplement dire que la chose avait déjà commis des ravages, dans le camp de base où la créature avait été retrouvée. Donc, je trouve que ce projet n’est finalement pas une aussi mauvaise idée. Et surtout qu’il avait du potentiel à vendre, notamment avec la technologie du cinéma qui pouvait nous promettre des moments forts tendus et une ambiance terriblement infernale. La seule chose qui m’inquiétait dans cette production, c’est le réalisateur néerlandais Matthijs van Heijningen Jr., artiste totalement inconnu dans le cinéma, c’est même sa première production faite en tant que réalisateur. Quand j’ai lu le nom sur l’affiche, ça m’a fait peur.
Filer un tel projet à un débutant est loin d’être la meilleure des idées pour honorer le génie de John Carpenter, maître incontestable des films de genre épouvantable, au suspense diabolique. J’imaginais déjà le ratage qui allait venir dès le début du visionnage. Et finalement, pendant la lecture du film, j’ai immédiatement changé d’avis. Le cinéaste n’est certes pas aussi brillant et talentueux que le maestro de l’épouvante. Néanmoins, il produit un film efficace, avec une maîtrise absolue de l’enfer incessant et régnant inlassablement dans la base scientifique. On retrouve pratiquement tout ce qu’il nous a donné envie de suivre la version Carpenter jusqu’à la dernière minute.
Des apparitions intempestives et imprévisibles de la créature, une perte de confiance ingérable entre chaque membre du groupe scientifique et de la paranoïa dérangeante, le minimum des clés de la réussite du projet est présent dans pratiquement toutes les scènes. En plus, on est gravement gâté par un lot d’effets spéciaux réussis, accompagnés par un visuel agressif mais ébouriffant. On se croit réellement vivre la même situation que celle de l’autre production, nous incitant à nous faire ressentir les mêmes sensations palpables et à nous faire glacer le sang. Côté scénario, ce n'est pas trop mal dans l’écriture, c'est à peu près la même chose que dans le film de Carpenter.
Peut-être moins prenant mais ingénieux dans la façon comment la fin relie parfaitement le début de l’autre production, une fin dans un endroit très particulier et inattendu. Je ne mettais pas beaucoup d’importance sur le casting. La seule chose que j’attendais des acteurs, c’est qu’ils agissent comme des personnes qui perdent le contrôle de leurs émotions et qu’ils deviennent complément fous. Évidemment, s’il y a un personnage qui doit être bien mis en valeur, c’est la paléontologue Kate Lloyd, campée par l’actrice surnommée « Scream Queen », Mary Elizabeth Winstead, une habituée des productions de genre horrifique. Concernant cette dernière, on ne peut pas dire qu’elle est l’image parfaite d’un Kurt Russel version féminine.
Celle-ci ne fait vraiment pas badass, elle est pour moi trop fragile et dépourvue d’un certain talent pour s’imposer sur le grand écran en tant que sauveuse de vies. Ce n’est pas une présence vraiment déstabilisante pour mater le film mais c’est sûre qu’on aurait préféré un acteur ou une actrice plus convaincant(e). Le reste du long-métrage est impeccable, de l’action distrayante, des créatures infâmes, des morceaux musicaux entraînants et une mise en scène tout à fait correcte pour suivre l’évolution des protagonistes. Très loin de la qualité du film Carpenter mais une très bonne reprise qui fait plaisir à voir. 7/10
Soit quelqu’un a miraculeusement guéri, soit quelqu’un n’est pas celui qu'il prétend être.
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le 29 nov. 2018
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