Pour 10 millions de dollars.
Après Doomsday qui pompait allègrement New York 1997, voici que les Anglais frappent à nouveau, nous ressortant le concept usé jusqu'à la corne du tournoi à mort. C'est donc sans grandes espérances que je me suis plongé dans The Tournament, pour finalement me rendre compte que ce genre de film pouvait nous servir encore quelques originalités.
Tous les sept ans, un tournoi réunissant les meilleurs tueurs est organisé dans une grande ville. Tous munis d'un traceur, l'un d'entre eux s'en débarrassera pour le faire prendre à un pauvre curé alcoolique (Robert Carlyle), qui se retrouvera malgré lui en lice pour le titre. Protégé par une tueuse asiatique, Lai Lai (Kelly Hu), ils se retrouveront pourchassés par une horde de fous furieux, dont notamment Joshua Harlow (Ving Rhames), gagnant du dernier tournoi, mais de nouveau présent pour se venger de Lai Lai, cette dernière ayant tué sa femme.
Il faut bien l'avouer, le film n'y va pas avec le dos de la cuillère, nous en mettant plein la vue, que ça soit grâce à des scènes d'actions particulièrement bien foutues, ainsi qu'une avalanche de violence non sans rappeler le gore bien sanguinolant façon Battle Royale.
Contrairement à Resurrection of The Little Match Girl qui tirait vers le Cyberpunk saupoudrée d'un peu de philo à la Matrix, The Tournament s'oriente bien plus vers le thriller, qui bien qu'excessivement prévisible, réussit à surprendre, notamment grâce à un final bien ficelé.
Les acteurs sont tous au poil, en particulier Robert Carlyle qui prouve encore une fois son talent, de même que son acolyte Kelly Hu. Pour ce qui est de Ving Rhames il faudra bien avouer qu'il sert surtout d'atout commercial, sa présence à l'écran étant excessivement sporadique (atout d'ailleurs utilisé au paroxysme à cause de son unique présence sur la jaquette du DVD). On regrettera d'ailleurs que celui-ci ne soit pas à son top, suintant, bavant, et soufflant comme un veau, lui donnant des airs de père Castaldi. On remarquera néanmoins un jeune Français, Sébastien Foucan, adepte du tumbling, qui nous en met plein les yeux grâce des acrobaties faisant de lui un vrai Jackie Chan black.
Bref, The Tournament semblait être un produit inutile après un Ultimate Game que l'on croyait avoir été une conclusion au genre, mais non, il réussit à se distinguer et nous montrer à quel point les Anglais peuvent se montrer originaux dans le cinéma d'action, laissant loin derrière toutes les productions signées Luc Besson (Taxi, Le Transporteur, Yamakazis et cie). Dommage qu'il se soit montré si discret en France, si ce n'est via une légère promo télévisée pour sa sortie DVD/Bluray.
Pour conclure, si l'action frénétique et sans temps morts vous botte, vous serez conquis, et jubilerez devant ce déluge de pure folie, que ça soit de ses premières minutes jusqu'à sa fin.
Mention spéciale pour Robert Carlyle, semblant parfaitement à l'aise dans ce rôle de prêcheur désillusionné en quête de lumière.