Director’s cut
Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...
Par
le 31 janv. 2013
32 j'aime
2
Les premières images de Train Robbers donne le la. D’emblée, la caméra de Michael Mak nous plonge dans l’effervescence de la foule qui attend en gare le départ du train. La caméra est portée et communique une vivacité de tous les instants. On s’accroche autant qu’on se perd dans cette foule dense avant d’embarquer dans ce train de grande ligne bondé de monde. Une forme d’oppression émane de cette caméra emportée qui attrape au vol des images à l’empreinte documentariste. Rarement, on aura eu le sentiment d’être au milieu de ses voyageurs circulant dans des couloirs étroits et vivant (le temps d’un voyage) dans des cabines exiguës. La mise en scène nerveuse toujours à l’affut se permet de temps à autre une pose où l’on apprend à connaître plusieurs des personnages. La caméra de Michael Mak circule d’un passager à l’autre, des liens infimes parviennent à se tisser avec le spectateur alors qu’on sent poindre le point de rupture. Le fait divers se prépare par étape, des indices nous sont dévoilés ici et là alors que la vie continue au fil des stations et arrêts. A ce propos, Michael Mak profite de ces instants pour nous montrer les commerces réalisés à la hâte au pied du train stationné. Des chinois vendent (surtout des vêtements) à des russes (de l’URSS) dans une ébullition chaotique. La caméra se faufile dans cette foule où la tension est parfois palpable. Cette immersion renforce le propos réaliste que l’auteur insuffle à son œuvre : une fiction à l’aspect documentaire.
Survient alors le fait divers qui inspira ce Train Robbers. Michael Mak fait prendre à son récit un virage violent et sanglant. Les malfrats volent certains personnages dont on avait suivi les déambulations depuis le début du film. Il s’installe dès lors une intention particulière aux évènements qui se jouent. Surtout ces bandits violent et tuent sans vergogne. Le personnage interprété par Ray Lui sera impuissant face à ce gang organisé. Il ne pourra que constater les conséquences de ces actes ignobles. Après ce sombre épisode en huit-clos, l’action prend l’air et se délocalise essentiellement dans la ville (rue, bar, casino, immeuble, etc…). Ray Lui est alors rejoint par ses collègues policiers de Chine Continentale. Aidée de la police locale, ils investissent la ville moscovite à la recherche du gang du train. Sur des musiques traditionnelles soviétiques, l’enquête avance à petit pas tandis que les malfrats font encore parler d’eux. Michael Mak pousse toujours plus loin les limites de la violence (déclinée et renforcée parfois par le off). Les vols et les braquages se poursuivent dans une danse macabre où les corps sans vie se comptent en nombre. Ils s’ajoutent à cela des fusillades qui font entrer de plein pied Train Robbers dans la fiction pure et dure. En effet, le cinéaste abandonne tous aspects attraits aux documentaires pour ancrer son récit dans un jeu du chat et la souris lorgnant dans la série B coup de poing. On assiste notamment à des envolées quasi-wu xia pianiste dans les combats au corps à corps.
Une chose est indéniable : des imperfections minent Train Robbers. Pourtant, il se dégage du film une force qui nous entraine dans les méandres d’une enquête singulière. La mise en scène est inspirée et nous happe dans cette aventure policière. Les acteurs restent crédibles et parviennent à retranscrire des sentiments justes. Quant à l’histoire, si elle est rondement menée dans sa premier partie (huit-clos du train), elle piétine à nous livrer une intrigue réellement palpitante. Il manque quelques idées qui auraient apporté une tout autre dimension à l’ensemble. Au-delà de ça, ce film mérite d’être vu aussi bien pour le fait divers qu’il relate que la touche apportée par Michael Mak.
(voir peloche et + https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/12/28/train-robbers-1995-michael-mak-avis-review/)
Créée
le 13 avr. 2013
Critique lue 271 fois
Du même critique
Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...
Par
le 31 janv. 2013
32 j'aime
2
The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...
Par
le 11 févr. 2013
31 j'aime
2
Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...
Par
le 28 mai 2013
31 j'aime