Tree of life ou comment parler du deuil de la vie la mort de la croyance dans la lumière, dans ces moments de fin de journée d’été sur la pelouse où on voit encore clair alors que le soleil est derrière la maison du voisin
C’est un film exigeant pour le spectateur surtout celui qui a besoin qu’on lui raconte toujours une histoire avec un début et une fin, comme les enfants au lit pour les rassurer
C’est du cinéma de poète, le cinéma que j’aime le plus personnellement, comme Buñuel comme Cocteau ou Maya Deren (les plages dans le films) un cinéma de poésie comme le définissait Pier Paolo Pasolini, opposé au cinéma de Prose, c’est à dire comme 2001 de Kubrick, un cinéma de libre association, libre interprétation C’est un film qui s’éloigne mais pas trop des premiers de Malick, c’est un moment à la fois expérimental, abstrait et très précis, réaliste, une mise en scène qui refuse les rapports de cause à effets... un cinéma fluide, presque liquide dans ses mouvements de caméra, fait sur des associations d’image, une idée de rompre avec la continuité plan / contre-champs/ séquence/... fait sur les ruptures mais aussi qui suit l’eau au fil des images, à la manière du reportage animalier (et j’ai même pas de ponctuation non plus)
Il faut évidemment être ouvert à ça, j’ai attendu avant de le finir car quand je l’ai commencé en Blu-ray à la maison je n’étais pas « intéressé ». Je ne dis pas spirituellement (l’aspect qui me séduit le moins dans le film même si il est tres bien mis en « lumière ») mais par l’exigence qu’il demande d’attention ( le Big Bang / les Dinos /etc.. ) pour entrer dans cette atmosphère, ces appels de lumière flous... comme un album musical « de ce groupe trop spleen ou trop joyeux » qu’on écoute avec 3 ans de retard
On vieillit et on perd des proches, on peut aussi foiré des chose dans sa vie de père et je crois que ces plans qui ouvrent et ferment le film nous parlent, s’adresse à nous spectateur autant sinon plus que le rôle de père nerveux de Brad Pitt... la musique et ces incandescences agissent comme cette âme impossible à représenter dans l’art. Malick a essayer ce « truc » et j’ai fini par être transcendé comme devant une toile en peinture, un bleu de Klein, un matin de brume peint par Mondrian ou Monet...