Après le terrifiant Nouveau Monde, j'avais juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Encore la preuve que je devrai m'écouter plus souvent.
Terrence Malick est un primitif, un simple, un naïf, c'est ce qui faisait le charme de son premier film et qui pouvait aider aussi pour le deuxième (et encore...). Après, Malick a cru qu'il tenait là quelque chose et qu'il fallait apporter au monde sa vision de celui-ci, hélas, criante de petitesse.
The Tree of Life (mon Dieu ! J'avais raté le titre, j'ai vu ça à la fin du film, quelle horreur, tout y est...) et son cortège d'appréciations dithyrambiques ne manquaient pas de m'inquiéter, mais bon, la Prune était gaillarde et j'avais toujours l'espoir que ça ne pouvait pas être aussi nul que le précédent... Cruelle méprise.
Comme d'habitude, le film est un peu gnangnan avec une mystique de comptoir, ce qui, je l'avoue, n'est pas ce qui me gêne le plus, je suis capable de faire avec, d'habitude, sauf que là, c'est du niveau de Paulo Coelho, quand même...
Le problème, c'est qu'en plus des passages grandiloquents avec, parfois, une ou deux belles images, le film est filmé à la truelle, avec le même mouvement de caméra, jusqu'à la nausée et les cadrages assez lourds qui en découlent.
Quant à l'histoire père-fils, j'avoue qu'elle m'a ennuyée comme c'est pas permis, mal racontée par ailleurs, un peu comme un "Miroir" du pauvre qui n'aurait rien compris au chef d'oeuvre de Tarkovski, comme le relevait si justement une personne du site.
Les acteurs sont ce qu'ils sont, Brad Pitt est tout en mâchoires serrées et Sean Penn, pourtant presque absent du film, arrive même à surjouer de l'épaule gauche en marchant trois pas, de dos, sur une plage... La mère est assez inexistante et le gamin principal frise l'insupportable.
L'ensemble est accommodé de la pire des façons, avec des symboles bien gras tartinés avec la finesse d'un phacochère épileptique, et je ne voudrais pas le conseiller à mon pire ennemi. Ma pudeur légendaire m'empêche par ailleurs de faire la moindre allusion à la scène des dinosaures, mais je n'en pense pas moins.
Il semblerait que beaucoup de personnes adorent ce film. Vous avez le droit d'aimer les pensums indigestes, vous avez le droit de préférer vous faire chier dans une salle plutôt qu'ailleurs, mais je vous en prie, l'ennui que vous cherchez à ce point, plutôt que d'essayer à toutes forces de le partager, gardez-le.