Adoptant une narration postmoderne
(- certains bouts de phrases ne collent pas avec les images,
- certaines phrases se suivent sans correspondre,
- certaines fois la réplique est, dans le style le plus malickien, en voix off sur des plans de couchers de soleil, pour faire vite - remember La Ligne Rouge),
The tree of life conserve intensité et virtuosité filmiques tout du long.
J'ai trouvé ce film génial à plus d'un titre :
- Primo, on suit cette histoire tenant en une ligne pendant deux heures sans s'ennuyer : c'est le fruit d'un montage sophistiqué mêlant habilement les passages lives et les passages différés.
- Deuxio, la dépiction du milieu protestant est faite avec brio : la patriarcat autoritaire du père, la bonté d'âme presque candide de la mère... Le fils qui se sent damné après sa "bêtise" (comme si le désir était une bêtise) -hors champ mais dont on est capable d'entrevoir la teneur !
- l'enlèvement final de l'Eglise, scène de paradis, vraiment très graphique !
- Dans son second tiers, le film accède à la grande fresque cosmique. C'est raccord avec le propos sur fond biblique, dont on ne sait jamais si la vie explique le texte ou l'inverse.
Quelques fautes de goût sont à noter :
- la lévitation de la mère (elle danse en l'air) qui rappelle Le Miroir de Tarkovski, vraiment pas utile
- le passage sur les dinosaures, et l'infini petit moins spectaculaire que l'infini grand !
THE TREE OF LIFE multiplie ainsi les paraboles et les métaphores bien senties, ce n'est non seulement pas un mauvais film de Malick, c'est un de ses tout meilleurs ! Et tant pis pour les bondieuseries !