Ô chef-d'oeuvre inaccessible !
J'ai aimé ce film.
Premier point.
Mais alors pourquoi ? ça c'est une autre question.
Tout d'abord, je ne connaissais pas Malick. Je n'en avais jamais entendu parler. Je suis donc allée voir ce film vraiment sans attente, parce qu'il passait en avant première un soir où j'avais envie d'un ciné. Et parce que la bande-annonce m'avait tout bonnement scotchée.
L'introduction est ... pff, comment voulez-vous user de qualificatifs à propos de ce film ? Je suis même incapable de savoir si j'ai trouvé cette intro belle, peu claire, parfaite ou nébuleuse ! Enfin, je dois quand même avouer que j'ai complètement décroché dans la première partie de la scène de la Création. Le temps de comprendre de quoi il s'agissait, on en était déjà à la moitié ; quant à savoir quel était le rapport avec le reste du film, c'est encore très vague pour moi, il y a plusieurs pistes mais aucune ne me tente plus qu'une autre, j'en reste donc là pour les conjectures et les interprétations. En tout cas, une fois passée la première étape de tentatives de compréhension de cette scène (je crois que l'apparition des Dinosaures m'a achevée, mais en même temps m'a révélé la signification, merci ! ^^), on peut pleinement profiter, parce que c'est là selon moi qu'est l'apogée du film sur le plan musical et artistique - mon Dieu, j'ai pas tout compris mais j'en avais les larmes aux yeux ^^ !
Ce qui ne retire rien sur ces plans au reste du film, car si l'apogée musicale et artistique est une pure merveille, l'esthétique est juste brillante, magnifique, sublime, les plans sont incroyablement BEAUX ! je sais, aucune nouveauté, tout le monde l'a déjà dit, mais c'est que c'est tellement vrai, génial, la beauté est là, devant nous, palpable et ce pendant plus de deux heures !
Mais mis à part toute la beauté esthétique, franchement... c'est LONG ! long... vraiment trop long. En fait, non, c'est même pas ça, c'est que le sujet est traité en toile de fond, comme englobant (on est enveloppé dedans, mais du coup on n'en voit rien, je ne sais pas si je m'exprime bien...), plutôt que traité à fond, et qu'il manque, pendant plus de la moitié du film, de nombreux éléments nécessaires à sa compréhension, ou tellement ensevelis sous la beauté et le vrai des comportements des personnages (pour le coup, ces comportements sont plus que plausibles, pour moi c'est la réalité ; juste ce qu'il faut de psychologie, ce qu'il faut montrer, ni plus ni moins pour atteindre la Réalité... bravo !) qu'on s'y perd, et on perd le fil. Il y a certaines scènes qui mériteraient je crois d'être supprimées, aussi, dans la toute petite enfance, parce qu'elles n'ont rien de spécial au niveau de l'esthétique et n'apportent rien à l'intrigue qu'on ne sache déjà ou qui soit mieux suggéré par la suite. Toutefois le sujet est très vrai, m'a beaucoup émue, une vraie leçon morale et de vie. Dommage juste qu'il soit si absent dans sa présence même.
Pour finir, je rends, ô éloge ! un immense hommage aux acteurs, car tous sont fabuleux, faramineux, gigantesques ! Jessica Chastain, un ange, une déesse rousse, toute en douceur et - mon Dieu, combien j'ai aimé les premières phrases ! combien c'est vrai ! - en grâce, bien sûr. Brad Pitt, fidèle à lui-même, stupéfiant de réalisme et étonnant parce qu'il arrive toujours à nous surprendre. Sean Penn, rien à dire - en même temps, sa présence n'était là que pour la narration, si j'ai bien compris ; pour le reste, il n'est qu'une présence, qui passe foule de sentiments et d'émotions par ce qu'on sait de lui à travers le film. Et les gosses ! Ayayayeeeee ! mais ils sont SUBLIMES !
Bref le mot d'ordre : ce film est vrai, beau, juste un peu vague et inaccessible. D'où mon 8.
Je suis donc très mitigée pour The Tree, mais je sais que sa poésie m'a touchée, et profondément, ainsi que les questions que le sujet a soulevé, qui me touchent très personnellement.
Pour le reste, je vous renvoie à la critique de evillikeahobbit, qui exprime assez bien ce qu'on peut ressentir je crois, en tout cas dans mon cas c'était ça, et à celle de 20thCenturyBoy, qui vous parlera du film mieux que moi ;)
Et LOVE, forever, deux plans : les immeubles de verre à travers la vitre de verre, capitalisme du XXIème magnifié ; et le soleil à travers les arbres. Et aussi l'image de la mère, douce, maternelle, mon dieu, fragile... j'en rêve encore !