Ca va devenir récurant, voilà le lien vers mon blog, avec une meilleure présentation et des images :
https://miellez.wordpress.com/2022/11/07/the-truman-show-tele-realite-et-affronter-ses-peurs/
The Truman Show est un de mes films préférés. Je l'ai découvert en 2014, alors que je me faisais la filmographie de Jim Carrey. J'ai été de suite transportée par ce film, par ses messages et sa réalisation, ses acteurs et sa musique... J'ai toujours été surprise de ne pas en entendre plus parler : pour moi, ce film qui était un simple film de science fiction à l'époque, possède beaucoup de messages complexes et il est terrifiant de constater que beaucoup de ce que l'on voit dedans est vrai aujourd'hui. Bizarrement, j'ai l'impression que les gens qui en parlent aujourd'hui ne parlent que de l'aspect téléréalité et caverne de Platon alors que je trouve ce film bourrés d'un tas d'autres symbolismes (certains subtils, d'autres moins mais c'est voulu) et j'en reste toujours aussi étonné. De même, quand on parle de Jim Carrey, j'ai l'impression qu'on va plutôt aborder ses rôles dans The Mask, Ace Ventura, Dumb & Dumber ou Man on the Moon et totalement oublier la prestation magnifique qu'il nous offre ici...
Enfin bref, je vais essayer d'analyser ce pourquoi j'aime ce film, ça ne va pas vraiment être nouveau ou philosophique (ne vous attendez pas à ce que je parle de Platon parce que je ne sais absolument pas qui il est), mais je pense vraiment que ce film peut parler différemment en fonction des personnes qui le voient. Ou alors j'extrapole.
Le film débute d'une manière assez intéressante, en nous plongeant dans ce qui n'est pas The Truman show le film, mais The Truman show la série. La mise en abyme est très sympathique je trouve puisqu'on en est déjà à se demander si les noms des acteurs sont ceux des réels acteurs, ou ceux des acteurs des acteurs (bonjours la mise en abyme qui donne la migraine). Et pendant tout le long du film, on sera proche du Found footage (seulement proche parce que, même si la caméra est montrée comme étant celle de la série, il y aura de petits moments notamment dans la régie, où ça ne sera pas du found footage), ce qui accentue l'idée que nous sommes des spectateurs de la série.
On nous présente donc les acteurs de la série, et déjà l'effet est glaçant puisque personne n'a l'air de se rendre compte qu'ils mentent à un homme, qu'ils jouent la comédie avec lui, tout ça pour gagner de l'argent et amuser les spectateurs. Il faut se rappeler qu'en 1998, la télé-réalité n'existait quasiment pas et que tout ça n'était que de la science-fiction, or, aujourd'hui, elle est partout et une chose aussi horrible pourrait vraiment arriver. Elle est même déjà en train de se produire, puisque toutes ces personnes célèbres, ces acteurs, mannequins, écrivains... ne sont-ils pas sans arrêt assaillis par la presse, pour pouvoir afficher leur vie privée au reste du monde, pour amuser la galerie. L'effet reste certes différent de celui de la vie de Truman, mais la conclusion en est la même.
Enfin, nous découvrons aussi Cristof, le réalisateur de cette série. Joué avec brio par Ed Harris, le personnage est glaçant. Presque aucune émotion de montrée, il ne se rend pas compte de ce qu'il fait. Ou alors si, il s'en rend compte, mais il se prend pour Dieu et cet aspect est démontré partout tout le long du film. Une des premières chose que dit Meryl (son vrai nom n'est pas Meryl mais ça commencerait à être vraiment le bazar si j'utilisais les noms des acteurs) c'est que le Truman show est une vie bénite : étant une des actrices du show, une des plus proches de Truman, elle est littéralement bénie par Cristof. Je reviendrais sur cette métaphore du Dieu plus loin parce qu'elle va avec la scène de fin, mais cette métaphore commence littéralement au début.
Cristof donc nous sort un discours en disant que la série n'est pas fausse mais contrôlée. Déjà on peut sentir la moquerie envers la télé-réalité : si tout est contrôlé, comment Truman ne pourrait-il pas l'être indirectement ? Et c'est prouvé tout le long du film, puisque Truman se marrie à Meryl qu'il n'a jamais considéré comme autre chose qu'une amie (c'est clairement dit à un moment du film) donc... Il n'y a rien de vrai dans Truman non plus. C'est d'ailleurs montré par le fait que Truman a toujours les mêmes réactions, tous les jours, il a la même routine, le même script presque. Cristof a beau avoir nommé le héros de son show ''True man'', ''vrai homme'', il n'en reste pas moins qu'il a tenté de modeler sa création comme il la souhaitait, au lieu de la laisser faire ce qu'elle voulait.
Ironiquement, chaque matin, Truman va jouer la comédie devant son miroir, joue un rôle, une histoire où il est tous les personnages. Truman est donc la seule personne qui ne joue pas un rôle faux dans la série, et qui pourtant en joue un tous les matins...
En fait, les seules choses qui sont vraies dans Truman, c'est son envie d'exploration et son amour pour Sylvia, soit les deux choses qu'on lui a toujours refusé. Le créateur de la série a joué à son propre jeu là dedans.
Enfin, nous découvrons donc la vie de Truman, ses habitudes, ses peurs et ses désirs, et on commence tout ça en montrant la chute d'un spot de studio juste devant chez lui. Cette scène montre que Truman a l'habitude d'assister à des événements étranges, tout le long de sa vie, mais qu'au lieu de s'en inquiéter ou se questionner, il se laisse aveuglement berner par les mensonges de la production.
Il est à noter que le spot est nommé « Sirius », du nom de l'étoile et la constellation. La constellation Sirius est souvent nommée comme l'étoile de l'initiation, ou bien comme un guide. En effet, cet élément, rajouté à de nombreux autres tout le long de la vie de Truman, va l'initier à la vérité, au fait qu'il se trouve dans un studio.
Le film va donc être centré sur un moment phare de sa vie, le moment où l'acteur qui jouait son père réussi à revenir dans la série. A ce moment là, Truman commence à réellement douter de son monde, à comprendre que tout ce qu'il essayait d'occulter est en fait la réalité, que quelque chose ne tourne pas rond. C'est notamment montré dans une scène que j'adore où il va commencer à faire des choses étranges, de lui-même, pour voir la réaction des gens. Ce moment où il arrête les voitures, comme s'il les commandait, montre bien que Truman commence à faire face à sa réalité et que la création de Cristof devient le créateur : Truman contrôle littéralement les voitures.
Il va alors tenter de s'échapper, de partir aux Fidjis pour rejoindre Sylvia. Sauf que là encore, tout est contre lui, on lui dit qu'il n'y a pas d'avion (la personne qui joue la gérante de l'agence arrive d'ailleurs avec sa serviette de maquillage, en retard, preuve que les réalisateurs commencent à ne plus comprendre Truman et a être dépassés par ses choix). De même pour le bus, tout va contre lui, et le bateau est hors option puisqu'il a peur de l'eau.
En outre, je trouve que la métaphore avec l'eau est excellente puisque elle entoure totalement la ville où vit Truman et qu'elle symbolise donc la barrière entre lui et l'inconnu. Il a beau tenter diverses options comme le bateau ou le bus, donc tenter de contourner le problème, il n'empêche que tout le ramène irrémédiablement vers cette peur de l'eau et de l'inconnu.
Dans la scène où il tente ensuite de s'échapper avec Meryl, il commence à sérieusement comprendre que quelque chose cloche et va même commencer à douter d'elle. Sa phrase « Je fais dans la spontanéité » est parlante puisque c'est quelque chose qu'il a très peu fait : sa vie étant calibrée et par la production et par lui-même, il est en train d'essayer de modifier tout ça.
Encore une fois on peut noter des subtilités, notamment l'actrice de Hannah/Meryl, puisque lorsqu'ils ont passé les embouteillages, le pont et le mur de feu, on peut la voir tendue et stressée : dès que la sirène de la centrale retenti, on la voit pousser un soupir de soulagement et se détendre, ce qui est ironique de la part de quelqu'un entendant une sirène d'alarme.
La métaphore de l'eau qui est là pour signifier la barrière avec l'inconnu ressurgis là encore : Truman parvient à passer le pont en piégeant Meryl. Malheureusement, ça signifie qu'il pense avoir vaincu sa peur de l'eau/de l'inconnu alors qu'il n'a fait que contourner le problème. Dans la scène suivante, quand les hommes de la central l'entourent et l'attaquent, je vois une représentation de ses démons qu'il pensait avoir vaincu, notamment montré par le fait qu'on ne voit pas leur visage. Au lieu de contourner le problème de sa peur de l'eau, sa peur de faire face à la réalité et donc à l'inconnu, Truman doit réellement y faire face lui-même au lieu de la contourner grâce à quelqu'un.
Je dois dire d'ailleurs que cette scène est une de mes préférées du film : Truman semble résigné par l'accident de la centrale nucléaire, puis quand il entend le policier l'appeler par son prénom, ce n'est encore qu'une petite chose qui s’amoncelle à la tonne de questionnement qu'il a pu avoir, et la scène où les hommes sans visages l'entourent et l'attaquent est, je trouve, terrifiante puisque Truman est censé vivre dans un pseudo-Paradis, or ici on le force à rester dans son Paradis d'où il veut partir, et en plus d'une des pires manières qui soit, puisque les hommes sans visages peuvent être une métaphore pour les peurs de Truman, mais aussi pour tous ces gens qui ont toujours contrôlés sa vie, ces gens qu'il ne connaît pas et qui sont à la fois les producteurs, Cristof, ainsi que les téléspectateurs.
On passe ensuite à ce qui est une des scènes clés du film et qui marque un réel tournant dans le scénario et la vie de Truman, la réalisation de sa situation.
Après sa tentative avortée de fuite (on pourrait dire de voyage mais là c'était réellement une fuite), il est de retour chez lui. Espérant évidemment être réconforté par sa femme, celle-ci ne sait pas comment réagir face à sa situation et se met donc bêtement à réciter son texte, et son placement de produit. Ce à quoi Truman, évidemment, réagit mal, Hannah/Meryl tente de se défendre (mais est-ce vraiment elle qui se défend?), la situation se retourne et elle lance un « Do something ! » qui est absolument glaçant. La réaction de Truman, et l'acting de Jim Carrey ainsi que Laura Linney sont absolument parfaits dans cette scène, j'aurais vraiment rien d'autres à dire.
Le reste de la scène continue avec un discours de Marlon à Truman, discours qui est dicté par Cristof lui-même, et c'est là le point culminant du film. Marlon/Louis/Cristof (on ne sait même plus qui dit quoi tant ce discours ne vient pas du cœur) finit son discours en disant que la dernière chose qu'il ferait à Truman serait de lui mentir (je parle là de la version originale puisque Marlon utilise le mot « trahir » dans la version française ce qui casse un peu le tout). Or, il n'a jamais été question que Marlon lui mente. C'est à ce moment là que Truman comprend la vérité de la réalité dans laquelle il vit, et c'est notamment visible avec l'acting puisqu'il se met à réaliser ça, à stopper de pleurer quand Marlon utilise le mot « mentir », puis quand ce dernier lui dit qu'il n'y a pas de coup, Truman hoche la tête comme s'il disait « Si, il y en a un ». Il vient de comprendre que tout le monde, même son meilleur ami qu'il a connu depuis tout petit, est contre lui et qu'il est définitivement seul.
Ensuite, le show continue avec l'arrivé de son ''père'' et, quand tout le monde pense avoir réussi un prodige, une scène qui restera dans les annales, nous, le véritable spectateur, nous pouvons nous rendre compte que si Truman pleure dans les bras de son ''père'', ce n'est pas parce qu'il est pleins d'émotions après l'avoir retrouvé, mais parce qu'il vient enfin de comprendre la réalité de sa vie.
C'est là que le film prend un tournant complet : avant, nous avions très très peu de liens avec la production et les spectateurs, sauf dans la scène où Truman rencontre Sylvia. Cela donnait une image aux sentiments de Truman : il avait conscience de petits problèmes dans sa vie, notamment lorsque Sylvia lui est enlevé, donc nous avons droit à seulement quelques bribes de ''l'autre côté''. Maintenant qu'il sait la vérité, nous voyons beaucoup de spectateurs, on revoit Sylvia, on voit des interviews, la production... Tout ça montre subtilement que Truman a véritablement découvert ce qui était sa vie.
Lorsque Sylvia confronte Cristof, ce dernier lui dit que Truman est libre de partir quand il veut, tant qu'il exprimera autre chose qu'un vague désir d’aventure : il est orgueilleux de croire que Truman n'aura jamais envie de partir (même si ce dernier l'a montré à maintes-reprises), et arrogant face à ce qu'il pense être sa création, sa marionnette. Il en oublie le libre-arbitre de Truman.
Truman va donc jouer le jeu en mettant au point son plan de fuite. Maintenant qu'il a véritablement compris ce qu'étaient ses démons, il n'a plus peur de l'eau et peut prendre un bateau pour faire face à l'inconnu. Le bateau qu'il prend porte par ailleurs le nom « Santa Maria », le nom d'un des trois bateaux qui accosta avec Christophe Colomb en Amérique pour la première fois, un clin d’œil subtil au fait que Truman navigue vers un but qu'il croit connu et qui lui est en fait totalement inconnu. Un bateau qui a comme figure de proue un oiseau qui serait possiblement un aigle, qui symbolise parfois l'inverse du Christ, le Mal. Il n'a rien amené d'autre avec lui que la photo qu'il a composé de Sylvia : je trouve le moment où il sort la photo tellement lourd de sens, puisque dans sa prison, on ne lui a jamais permit de voyager ou de pouvoir avoir un contact avec Sylvia, ni même une photo d'elle. Il s'est donc créé lui-même les deux choses qu'il a toujours voulu, en explorant son monde avec la Santa Maria et en composant une photo de son vraie amour.
Loin de comprendre tout cela, la production et Cristof ne pensent toujours qu'à une chose, c'est de créer les meilleurs plans possibles et la meilleure histoire possible. Puis, pour l'arrêter, Cristof déchaîne littéralement les vagues, la tempête, tel un Dieu qui a les touts-pouvoirs. Truman s'adresse pour la première fois directement non pas à l'audience, comme il l'a fait plus tôt le matin en jouant devant son miroir, mais à la production et même à Cristof lui-même, et ce dernier est surprit que sa création ait le cran de lui parler directement. C'est là qu'il y a une de mes phrases préférés « Vous ne pouvez pas le tuer en direct ! / Il est venu au monde en direct. » (« You can't kill him in front of a live audience ! / He was born in front of a live audience »). Cristof est tellement obnubilé par le fait que Truman reste sa possession qu'il est prêt à le tuer pour ne pas qu'il découvre le monde. Il est prêt à tuer son « fils », fils qui n'a que pour seul but de divertir les gens et donc assouvir leur péchés... Le parallèle avec Dieu, la Bible et Jésus est extrêmement présent, notamment du fait que quand la tempête s'arrête, Truman repose sur le bateau en croix.
Truman parvient finalement aux limites du studio, et quand il pose sa main sur celui-ci, il pose enfin la main sur la réalité de sa vie, de tout ce qui n'allait pas. Il se déchaîne alors contre le mur, contre cette barrière qui le tenait emprisonné toute sa vie (là encore, je dis un grand bravo à Jim Carrey qui est phénoménale pendant cette scène). Il longe le mur pour parvenir à un escalier et à une porte, marquée d'un simple « Exit » (« Sortie »). C'est tout. Une fois que Truman a fait face à ses problèmes, seuls, a dompté sa peur, il ne lui reste plus qu'à franchir le pas de la porte pour vivre pleinement. Une fois que l'on s'est confronté à la réalité, et même s'il reste l'inconnu derrière, la sortie est simple.
S'ensuit alors Cristof qui tente de persuader sa création de rester dans son paradis (le nom de la ville étant littéralement Seaheaven, le Paradis de la mer). Il lui parle depuis le ciel, avec un halo et une vois omniprésente, et commence littéralement en disant « Je suis le Créateur ». Il parle à Truman comme s'il le connaissait, ce à quoi ce dernier réagit en disant « Vous n'avez jamais eu une caméra dans ma tête ! » ce qui a un lourd sens, puisque ça montre que même son créateur ne peut pas comprendre ce qu'il a créé. Cristof lui demande alors de choisir entre rester enfermé dans son monde, son Paradis, là où il sera toujours en sécurité, ou bien d'aller vers la liberté, dans un monde dur et cruel. Il en rit, même, de cette idée si absurde et stupide. Cependant, Truman prend sa décision la tête tournée, la caméra ne le voit pas. Quand Cristof lui ordonne de dire quelque chose et lui rappelle qu'il est à la télévision, Truman sait déjà ce qu'il va faire, et choisit donc de ne rien révéler de ses sentiments, puis sort sa phrase fétiche : il n'a pas à s'expliquer à cet homme qui s'est prit pour son maître. Je dois avouer que la première fois que j'ai vu le film, j'étais assez déçu que Truman ne dise pas quelque chose d'intelligent, mais ça fait totalement sens, puisque pour la première fois de sa vie, il cache ses émotions au monde entier, il ne veut pas qu'on sache ce qu'il ressent. Il tire alors la révérence et sort, et c'est la dernière image que l'on verra de lui : il n'y a plus de caméra, personne ne sait ce qu'il fera ensuite, même si on peut le deviner.
Le film se conclut sur deux des téléspectateurs qui se demandent s'il y a autre chose à la télé : la société, notre société de consommation, s'en fiche de ce qu'elle voit. Elle peut être témoin d'un événement comme celui d'un homme emprisonné depuis 30 ans se libérer de ses chaînes et ne rien en penser. Ou alors, le film se moque aussi du fait que la production aura beau faire quelque chose de plus en plus exceptionnel, les spectateurs chercheront toujours autre chose à voir.
Ce film est un telle pépite à mes yeux, pour tous ses messages et ses métaphores. Il y a d'ailleurs très peu de films qui peuvent se vanter de n'avoir, dans tous ses personnages, que deux personnages appréciables, ceux-ci étant ici Truman et Sylvia (le cas de Marlon est un peu spécial, puisqu'il a l'air de s'en vouloir de tromper Truman, on le voit notamment dans une scène coupée, mais il reste quelqu'un qui se fait payer pour tromper celui qu'il considère, ou non, comme son meilleur ami).
Concernant Cristof, il y a encore énormément de moments qui le montrent comme Dieu : le fait que la régie et donc lui soient dans le ciel, et surtout dans la Lune, qui symbolise un halo. Le moment où Truman s'extasie devant le coucher de Soleil et dit que c'est le « Big Guy » qui a un coup de pinceau, il voulait dire Dieu, et par là même il parle indirectement de Cristof puisque c'est lui qui a créé le studio. Ou bien évidemment la scène où Truman dort et Cristof le caresse à travers l'écran, il caresse son ''fils'', sa création. Enfin, peut être que j'extrapole mais les personnes de la régie ont tous des prénoms apparentés à l’hébraïsme ou aux anges (Simeon comme l'ange Simon, Mike comme l'archange Michael...). Le personnage le dit lui-même, au tout début du film : ce qu'il a créé, « c'est une vie », il a littéralement créé la vie. Enfin, son nom, « Cristof », rappelle évidemment le Christ, Jésus, et son lien avec la Bible et Dieu.
En bref, The Truman Show est un film que j'aime énormément, ne serait-ce que pour la performance ultime que nous offre ici Jim Carrey. Il y a tant de choses à comprendre et à étudier dans ce film que je ne pense pas m'en lasser de sitôt. Beaucoup de personnes trouvent ce long-métrage presque effrayant, alors que pour moi pas du tout : certes, le fait qu'il parle de la télé-réalité une petite dizaine d'année avant son invention, et qu'à notre époque on pourrait se demander quand elle arrivera cette émission qui emprisonne une personne (d'ailleurs, peut être êtes-vous en train de passer à la télé en ce moment même?), mais je n'ai jamais trouvé ce film réellement effrayant. Je suis d'accord, notre société est comme ça, voyeuriste, et ce film met juste ce concept en place avec tellement de réalisme, et ça peut avoir quelque chose de réellement terrifiant, mais justement je pense que c'est pour ça que ce film est si attrayant à mes yeux.