Peter Weir, le réalisateur du 'Cercle des poètes disparus', nous signe ici une petite perle ! Dans le rôle principal, Jim Carrey, bien qu'il nous l'ai prouvé encore depuis avec 'Eternal Sunshine of the Spotless Mind' entre autres, tient un rôle avec une gravité insoupçonnée au début de sa carrière. Tant mieux, son personnage est présent à chaque plan du film et envahit l'écran.
Truman vit sa petite vie routinière dans un monde aseptisé et bienveillant qui n'a d'yeux que pour lui. Ayant une peur phobique de l'eau suite à la noyade de son père, n'ayant jamais quitté sa ville natale, c'est le souvenir d'une femme aimée qui entraînera sa quête de vouloir voir ce qui se passe ailleurs, plus loin que Sea Heaven.
Au-delà de la critique de la dérive télévisuelle qui est faite ici sans prétention, The Truman Show rappelle surtout qu'un individu ne peut pas être enchainé, peu importe la puissance du système qui le contrôle. Allégorie de la caverne, il expose la lutte que Truman engagera pour découvrir la réalité qui se cache derrière le film de sa vie.
Un Jim Carrey en héros omniprésent qui invite à l'empathie avec des seconds rôles qui l'épaulent bien, un scénario d'Andrew Niccol ('Gattaca') bien ficelé à plusieurs niveaux, une bande originale avec quelques morceaux de piano sublimes de Phillip Glass ; film-concept*, mélange subtil tragi-comique, it's The Truman Shoooow !
* Pour l'anecdote, en psychiatrie, on parle désormais de syndrome de Truman pour la paranoïa correspondante au sujet du film.