Tunnel to Summer
6.3
Tunnel to Summer

Long-métrage d'animation de Tomohisa Taguchi (2022)

Comment ça c'est pas du Makoto Shinkai ?

A la fin de la projection du film aux Utopiales, j'ai été discuter avec Benjamin Benoit qui était assis un peu plus loin (attention, c'est une des rares fois que je convoque un critique professionnel dans une de mes critiques Sens Critique) et on s'est dit qu'après toutes ces années à voir des films d'animations japonais qui tentaient de ressembler à du Miyazaki, on allait peut-être se retrouver avec des films qui tentent d'imiter Makoto Shinkai


Parce qu'on ne m'enlèvera pas de la tête que ça ressemble fortement à ce qui a fait le succès de Your Name ou des Enfants du Temps : une histoire d'amour lycéenne, avec deux protagonistes qui se rejoignent autour d'un événement fantastique arrivant dans un univers contemporain. Et comme souvent l'histoire d'amour grandit à travers une enfance dramatiques ainsi que des scènettes tranche-de-vie très japonaise (la visite d'un aquarium par exemple.)


Pour le coup, l'élément fantastique ici, c'est un tunnel qui exauce les souhaits de quiconque le traverse, mais le contre-coup c'est qu'une minute passé à l'intérieur dure plusieurs heures dans la vie réelle. A partir de ce postulat de départ, Mei Hachimoku a créé toute une histoire deux lycéens qui hésitent à franchir le pas... et qui du coup vont faire des tests (si je je reste une seconde et que je ressors, qu'est ce qui se passe ? Et si j'envoie des textos ?) Ce qui donne l'occasion d'apprendre pourquoi ils veulent y aller et de creuser les personnages

En vrai, j'ai pas mal aimé ce film. Ok, la réalisation n'a rien d'extraordinaire, il y avait quelques trucs pas si bien animé que ça, mais il réussit sa proposition initiale de comédie romantique matinée de fantastique. Le rythme est rapide et réussi à aller droit au but tout en posant quelques scènes un peu plus tranche de vie. L'élément fantastique est assez original et on croit vraiment à l'histoire d'amour entre les deux protagonistes auquel on s'attache peu à peu. Et pourtant, c'était mal parti parce que dès la première scène, je pouvais pas piffrer l'héroïne qui démarre direct en étant antipathique.

Personnellement si j'avais proposé à une fille un parapluie et qu'elle m'avait répondue "qu'est-ce que t'as tu veux me draguer ?" j'aurais répondu un "Ok, je faisais ça pour être gentil" j'aurais été au bout du quai et elle ne m'aurait jamais revue.

Par contre la scène du bourre-pif, c'était beau.

En fait, c'était le film parfait pour "la séance du dimanche soir aux Utopiales." On a droit à un animé assez sympathique devant lequel tout le monde pourra se détendre avant de quitter le festival. Et pour le coup on sentait que les gens étaient dedans : ça rigolait vraiment devant les scènes drôles du début du film et ça réagissait plutôt bien à ce qu'il se passait.

Notamment la fameuse scène du bourre-pif qui a fait un "fioouuufff" à une grande partie de l'auditoire.

Je suis désolé pour les gens qui veulent que les spectateurs fassent silence absolu devant un film, mais pour moi, c'est ÇA le plaisir de l'expérience cinéma : avoir cette impression que tout le monde est dans le même mood que moi.

Et surtout, durant l'après-midi j'ai pris conscience qu'il s'est écoulé plus de vingt ans depuis ma première venue à la cité des congrès pour les Utopiales. Cela faisait un petit moment que je n'étais pas revenu à Nantes et le fait de conduire pour la première fois de ma vie à l'intérieur des rues où j'ai fait mes études m'avait apporté son lot de pincement nostalgique. Du coup, voir un film qui parle du temps qui passe et de l'impression que l'on est resté figé dans le temps, m'a provoqué un petit pincement au coeur (le film se déroulant de plus dans les années 2000, donc l'époque où j'ai le plus fréquemment été aux Utopiales.)


De plus, j'étais assis à côté de ma compagne... et c'est toujours un plus devant les films romantiques (ce jeu enfantin de lui tenir la main dès que les personnages se tiennent la main, j'aime bien ça.)


Oui, c'est très très subjectif comme critique...

C'est le second film japonais coup sur coup que je vois où le héros apprend que son père se remarie en mode "tiens, voici ta nouvelle maman." Le japon c'est vraiment le pays du manque de tact !

le-mad-dog
7
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le 7 nov. 2023

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