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Un chien en chien dans une meute de chiens violets

Le choix de rédiger une review sur ce film m'est venue après avoir constaté 2 choses majeures. D’une part, la recrudescence du nombre d'étrangers au milieu cinématographique qui s’invite de manière répétée dans le cinéma. À la manière d'un Snoop continuant de capitaliser sur son image, on voit surtout de plus en plus de film se porter sur la manière dont le métrage va se coordonner avec la star, et plus l'inverse. Le concept peut paraître osef, mais sur le principe cela signifie qu'on ne sélectionne plus un acteur sur la base d'un scénario par exemple, mais l'inverse. On décide alors que l'image de marque supplante une œuvre au point de créer sur mesure un rôle à la star visée. C'est d'autant plus ridicule que l'égocentrisme se ressent très fortement à la normale dans un film comptant une histoire vraie, alors en cumulant les 2, bonjours l’auto fellation. Un Snoop au centre de l'histoire fictive ET réelle rend le personnage indigeste. Tout cela me faisait fortement penser aux nouveaux formats populaires sur YouTube et aux échanges entre célébrités par business dans lequel le format se calque à l'invité en question.

Plus au cœur de ma réflexion, c'est la question du traitement de l'enfance et des jeunes dans le film qui m'a beaucoup fait cogiter. Déjà, j'ai conscientisé le fait que je ne savais pas comment me positionner face au rôle de l'enfant dans un film. À moins d'un TeenyMoovie ou films pour enfants, je ne retiens que très rarement un rôle jouait par un enfant si ce rôle supplante sa condition même. Ça parait con, mais un enfant joue toujours et avant tout un enfant dans l'histoire !

Dans Indiana Jones par exemple, Demie lune est d'abord un enfant avant d'être l'ami d'Indiana. De même, dans les goonies, la bande de gamins est avant tout une bande de gamins avant d'être les protagonistes d'une histoire dont ils sont les héros. C'est d'ailleurs si peu subtile que leur utilisation à d'autres fins est vite cramée. Les rôles violents, d'instrumentalisation et autres ne sont que peu discrets et sont souvent déja annoncés dans le speech. Dans le cas d'Underdoggs , les enfants sont la figuration d'une histoire racontée par Snoop. Car oui, les enfants ne sont pas du tout les persos principaux ! On observe rapidement d'ailleurs que le film n'a pas été prévu et construit pour voir l'évolution de jeunes par exemple, mais bien pour suivre les aventures de Doggy Dora dans tous les moments de son histoire. Sauf que, pour que cette histoire cousue de fils blancs avance et tienne éveillé le spectateur, ceux sont les matches et la progression de cette équipe qu’on nous met en avant. Et problème, nos jeunes sont ici les pires gamins. Entourés par les adultes les plus adulescents de l’Amérique, ils crient, insultent, se critiquent, se vulgairisent, et engendrent une haine du public à leur égard. La faute à un film en besoin perpétuel de motif pour avancer et surtout pour notifier de la Sainteté de leur leader Coach.

Ainsi, dans ce flou artistique où on modifie à volonté les personnages pour en faire le joker de la scène, on constate que seul Snoop tient debout et fonctionne. Pourquoi ? La question n'est pas au scénario, car on sait d'avance que tous les clichés liés à ces films y seront et que les personnages creux sont inhérents à la durée du film et son niveau intellectuel. La question n'est pas non plus à la portée technique, car on sait que tout le budget est allé dans le casting ; on sait par ailleurs que tout sera présenté de la même manière que dans une autre comédie américaine du genre. On sait aussi que la question ne sera pas en lien avec le film et la plateforme qui héberge, car la rentabilité attire son lot d'éléments indissociables auquel un manque d'audience suffirait à changer la donne. Non, le pourquoi ne réside ici que dans la simple synthèse de notre premier point sur les nouvelles logiques de rentabilité et le traitement des enfants dans les films. Les réseaux sociaux sont devenus une denrée fusionnée au marketing et quoi de mieux qu'un influencer pour promouvoir son propre film. Cela va de pair avec la jeunesse.Tantôt l'innocence même, tantôt la fragilité voir même un étalonnage de la violence ou un degré de puissance, l'enfant est ici le rappel d'un passé révolu. N'étant donc ni développés, ni utiles indépendamment les uns des autres, et encore moins marquant, on est contraint de se rappeler de l'équipe, tout en sens se focalisant sur le sujet qui est la star et qui fait tout ! Et dans toute sa moraline de réussite, de motivation et de réussite faussement provoquée par la volonté, le film se perd entre le pouvoir du groupe et la réussite individuelle ! En clair, le film ne sait ni sur quoi porter, ni à qui s'adresser, et son final n'arrange pas la donne si ce n'est de confirmer que la seule femme du film va se faire truander comme prévu.

En clair Underdoggs fait autant pitié qu'il inquiète. Il confirme une certaine liberté en montrant le vulgaire dans les mains de jeunes, mais inquiète sur la conséquence de ce genre de privilège détourné pour de telles propositions. Il confirme par ailleurs la régression avancée du QI chez les Américains et leur aveuglement matérialiste dès la jeunesse. Pour nous spectateur, c'est surtout une énième erreur de visionnage, 1 h 20 de douleur et de gêne. Ce ne sera pas le pire visionnage, mais ce ne sera pas par la vie de rêve pour une soirée avec notre marmaille au calme. Pour conclure, le film insiste sur le fait qu’il est vulgaire et ne doit pas être montré aux enfants tout en disant que si, car il y a une morale déterminante à leur enseigner dès leur plus jeune âge. Je vous la donne en mille, c'est bien la Culture de la réussite qui y est citée, mais surtout de la satisfaction de ses propres envies. Étant montré d'une manière si délétère et creuse, je ne pourrais que vous recommander de suivre la doctrine d' "éduquer vos fils" (car c'est ici le garçon qui pose problème) et de les préserver de cette vision traumatisante pour leur avenir, ce qui est dommage pour un film se voulant au moins inspirant. C’est un film plein de préjugés dont on rigole ici, tout en se voulant moralisateur sur la société et les jeunes défavorisés de couleurs. C’est un film se voulant éducatif pour les garçons et leur rapport à la violence mais ça la nourrit et l’encourage dans des blagues gênantes et mal amenées. 'est bien pour Snoop que l’on viendra regarder le film !

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le 29 févr. 2024

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