Huit ans après Maniac et espérant sans doute retrouver le sombre éclat de son rôle emblématique de Franck Zito, Joe Spinell va faire le forcing pour obtenir le rôle principal de The Undertaker , petit film d'horreur avec un croque mort psychopathe et un peu nécrophile sur les bords. Malheureusement pour lui William Lustig, Tom Savini, Jay Chattaway, Caroline Munroe et Robert Lindsay ne sont pas cette fois ci prévus au générique. Le film est réalisé par Franco Steffanio (Un pseudonyme regroupant quatre noms (Steve Bono , Franck Avianca, William James Kennedy et Richard E Brooks) sur un scénario rédigé en cinq jours par William James Kennedy (sans doute avec des horaires de fonctionnaire vu la vacuité du script). En tout cas Joe Spinell pouvait clairement rêver de mieux pour son antépénultième apparition sur un écran.


The Undertaker nous raconte donc l'histoire de Roscoe un croque mort qui fait des choses pas très catholiques avec les cadavres et qui prend plaisir à en conserver quelques uns dans sa cave quitte à assassiner pour agrandir sa collection.


Même si initialement le rôle était prévu pour Richard Lynch, l'association Joe Spinell et tueur psychopathe fera immanquablement que The Undertaker s’offrira une comparaison bien peu flatteuse avec le film emblématique de William Lustig auquel il empreinte d'ailleurs certains éléments. Mais là ou Maniac dépassait allégrement la faiblesse de son scénario par la folie, la violence et l'ambiance oppressante de son univers, The undertaker ne va rien transcender du tout laissant son rachitique script essayer de survivre à l'image. Car non seulement The Undertaker ne raconte pas grand chose mais en plus il le raconte assez mal en multipliant des personnages insignifiants, des raccourcis narratifs en guise d'explications et des péripéties qui vont demander une sérieuse dose de crédulité aux spectateurs, le tout enrobé dans des clichés maladroitement exécutés. Vue subjective du tueur qui d'un coup semble devenu asthmatique tant sa respiration est lourde, personnages qui disparaissent dans une relative indifférence générale et cours universitaire sur la nécrophilie histoire d'expliquer les deux trois thématiques en sous texte du film, voici quelques exemples des grosses facilités auxquels se prête paresseusement le film. Techniquement le constat n'est pas beaucoup plus réjouissant, la mise en scène n'instaure aucune ambiance particulière quand bien même le sujet s'y prêtait à merveille, le montage vient assez systématiquement désamorcer les séquences horrifiques et rien ne va venir permettre au script de trouver un nouvelle dimension. Pour résumé de manière un peu plus concise The Undertaker n'a pas grand chose à proposer pour nous faire oublier la faiblesse de ce qu'il raconte.


Le plus triste dans tout ceci c'est peut être de constater que même Joe spinell n'échappe pas au marasme, car même si ça fait mal au cul de le dire, et bien il est assez mauvais dans The Undertaker. De toute évidence mal dirigé comme l'intégralité du casting d'ailleurs, peut être souffrant puisque l'acteur traversait à cette période une dépression noyée dans l'alcool suite au décès de sa mère; toujours est il que le comédien est bien peu à son avantage dans The Undertaker. Quelle étrange idée par exemple de lui demander de rire comme un gros sadique en roulant des yeux lors de certains meurtre lui donnant un air con bien plus ridicule que flippant. Même si le comédien possède toujours son physique particulier pour imposer une stature inquiétante comme lorsqu'il fume sa clope tranquille devant des cadavres suspendus (l'affiche vend l'un des meilleurs moments du film), il est ici bien loin d'être au top de sa forme. En même temps la plupart des personnages du film sont curieusement écrits comme ce flic toujours dégoulinant de sueur comme si il avait un micro climat caniculaire au dessus de la tête, cette prof à peine plus âgée que ses étudiants qui donne des cours sur la nécrophilie ou cet employé de cinéma qui s'imagine détective privé en rapprochant les agissements du tueur à ce qui se passe dans un film (l'idée reste toutefois amusante même si il n’est pas exploitée). On pourra toutefois sauver si l'on est magnanime deux trois séquences horrifiques gentiment glauques de par le sujet même du film, bien plus en tout cas que par leur représentation graphique.


Impossible de ne pas voir dans The undertaker un sous Maniac qui aurait oublié d'être percutant. Globalement ennuyeux et mal fichu ce triste chant du signe pour Joe Spinell est loin d'être à la hauteur du comédien. Difficile de savoir quels raisons funèbres l'auront poussé à tellement vouloir faire le film.

freddyK
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le 19 oct. 2024

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