Toute la tristesse du monde.
Récompensé à Sundance et à Deauville en 2003 mais scandaleusement privé de salles chez nous, "The United States of Leland" permet d'offrir à ses comédiens une belle occasion de briller, et en particulier Ryan Gosling, à l'époque peu connu et pas encore starifié par le succès de "Drive".
Inspiré par sa propre expérience d'enseignant dans un centre de détention pour mineurs, le cinéaste Matthew Ryan Hope observe les répercussions d'un acte violent et incompréhensible sur son entourage, s'interrogeant sur notre propre perception du monde, sur notre rapport aux autres et à notre environnement, tout en brodant également autour de nombreux thèmes comme le deuil, l'addiction, les notions de bien et de mal, ou encore sur le système carcéral américain.
Miroir peu flatteur des banlieues nord-américaines bien moins angéliques que ne laissent supposer les apparences, "The United States of Leland" a malheureusement les défauts de ses ambitions, ne parvenant pas à développer suffisamment ses thèmes et ses protagonistes fort intéressants au demeurant, la faute principalement à une durée bien trop courte.
Mais porté par un casting de malade (Ryan Gosling, magnifique, mais aussi Don Cheadle, Jena Malone, Kevin Spacey, Michelle Williams, Chris Klein, Sherilyn Fenn, Lena Olin et j'en passe), "The United State of Leland" reste un petit film sincère et pudique, plus d'une fois touchant, portrait inconfortable mais empreint d'une certaine poésie d'un ado insaisissable qui voulait simplement faire disparaître la tristesse autour de lui.