A la fin des années 80, l’industrie cinématographique hongkongaise était en plein essor. Et comme c’est souvent le cas à Hong Kong, lorsqu’un truc marche, on use la corde tant qu’on peut et on voit fleurir plein de sous-clones de X ou Y film qui a cartonné au box-office. La Ghost Kung Fu Comedy n’a pas échappé à cette règle et après le succès de Mr Vampire, ce sont d’innombrables clones qui sont apparus, à la qualité pas toujours au rendez-vous. Mais comme j’adore le genre, ça ne me dérange pas de m’aventurer dans ces productions obscures, parfois tout juste sorties en VCD. Alors après vous avoir parlé du très mauvais Magic Story (1987), laissez-moi vous dire quelques mots sur le presque aussi mauvais The Vampire Partners dont l’un des seuls intérêts est de mettre dans un des rôles principaux l’un des cascadeurs phrases de Jackie Chan de l’époque, le bien nommé Tai Bo.


Il s’agit du seul et unique scénario écrit par un certain Law Chi-Fung, et ce n’est pas surprenant qu’il n’ait pas continué sa carrière tant il ne parvient pas ici à fournir les choses les plus élémentaires comme des personnages intéressants ou un suspense cohérent. Les personnages principaux sont d’une méchanceté peu commune, au point qu’il est difficile de s’attacher à eux d’une quelconque façon. Difficile d’ailleurs de croire à leur soudain passage du côté de la gentillesse lorsqu’ils décident d’arrêter de courir après la jeune fille et de l’aider à se marier. Tout le début du film est d’ailleurs extrêmement pénible et inintéressant, toujours à cause de ces personnages complètement antipathiques. Et c’est dommage car les acteurs qui les interprètent, Wong Ching (The Thirty Million Dollar Rush) et Tai Bo (Le Marin des Mers de Chine), habitués des petits rôles, ne s’en sortent eux pas trop mal pour arriver à être détestables. Notons également que Chung Fat (By Hook or By Crook, L’Exorciste Chinois) prend un malin plaisir à jouer les rôles de fantômes et semble s’amuser comme un petit fou. Nous, moins…


En effet, on a plus l’impression s’assister à des saynètes, souvent sans queue ni tête, qui vont s’enchainer, de plans vides de décors fauchés, de scènes inutiles. Clairement, le budget semble tout riquiqui et le réalisateur inexpérimenté Chan Lau (Karateka Erotica, Erotic Passion) ne semble de toutes façons pas quoi en faire. L’humour n’est également pas des plus réussis. C’est souvent grossier, très bête (dans le mauvais sens du terme), les gags malheureux succèdent à d’autres gags malheureux, et bien que certains fassent malgré tout mouche, on ne sourit qu’à de très maigres occasions. Les quelques rares moments d’action ne vont guère relever le niveau, ce qui est dommage car le casting martial est clairement plutôt bon, sur le papier du moins. On a une fois de plus cette impression de gâchis. Cette impression de tournage ultra rapide sans que le moindre effort ait été fait pour que le film soit au minimum correct. Certains diront qu’il y a beaucoup de films comme ça à Hong Kong dans les années 80/90. Oui, certes. Mais certains essayaient au moins de mettre un final un minimum défouraillant, histoire de contenter le spectateur. Là, on a cette impression de vide et d’avoir vraiment perdu 1h30 de son temps.


Ce n’est pas avec The Vampire Partner que les amateurs de Ghost Kung Fu Comedy vont trouver la petite perle cachée du genre. Tourné à la va-vite pour surfer sur le succès encore frais de Mr Vampire, nous sommes clairement ici dans le fond du panier du genre.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 31 janv. 2022

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