Longtemps le film de Stephen Frears apparait comme une approche optimiste de la crise sociale irlandaise. Deux chefs de famille au chômage, sur les états d'âme desquels Frears ne s'attarde guère, ne perdent ni espoir ni leur humour. Ils se lancent dans un fast-food ambulant à bord d'un van et leur énergie semble appeler le succès.
Cependant, le film n'est pas l'apologie béate de l'initiative et de l'entreprises individuelles. La seconde partie du film, plus amère, relativise la bonne humeur ambiante. Ce ton nouveau au coeur du film nous détourne de la simplicité presque caricaturale des personnages et de leur existence. Et d'ailleurs cette simplicité a son revers. Autant elle est plaisante dans le registre de la fantaisie et de la truculence, autant elle devient insuffisante quand il s'agit de revenir à plus de réalisme humain. Comme si les personnages, longtemps maintenus dans la comédie sans nuance, avaient du mal à exister pleinement dans une réalité plus brusque.
Cette histoire ordinaire du chômage et de l'amitié manque probablement de sensibilité.