On le sait depuis la Muraille de Chine ou le Barrage des trois Gorges, les Chinois aiment voir les choses en grand.
Du coup lorsqu’ils apprennent que notre brave soleil s’apprête à piquer une grosse colère qui réduira sous peu notre Planète bleue en charbon ardent, ni une ni deux, ils vont trouver la solution XXXL adéquate.
Envoyer des millions de canadairs calmer les ardeurs de notre étoile ?
Que nenni, au grand dam de mister Trump qui y avait pensé en premier.
Déployer une grande feuille d’aluminium pour nous isoler des rayons tueurs ?
Arf, ce serait retarder pour mieux griller !
Construire un vaisseau intergalactique et y embarquer une poignée de représentants de notre espèce, direction l’infini et au-delà ?
Pfff déjà fait et trop modeste.
Non, la solution imaginée par les brillants scénaristes de Wandering Earth n’y va pas par quatre chemins : il n’y a qu’à emmener la Terre vers un autre système solaire. Ça tombe bien, le plus proche est seulement à 4 années lumières. Autant dire une promenade de santé. Encore fallait-il y penser !
A ce stade-là du film – c’est-à-dire au bout de trois minutes – je me suis rappelé d’un astrophysicien dans un documentaire qui expliquait qu’on pouvait envisager en théorie de rejoindre un jour une autre étoile mais qu’il fallait pour cela atteindre la vitesse de la lumière. Mais, problème, que plus le vaisseau est lourd, plus il faut déployer d’énergie pour y arriver. Ce qui limite considérablement soit le poids du vaisseau soit le temps pour y arriver.
Alors forcément quand le vaisseau est de la taille de la Terre on ne se facilite pas la tâche. Mais, on l’a déjà dit, les Chinois voient les choses en grand.
Je n’allais pas me décourager pour si peu et poursuivais plus par curiosité que par intérêt la suite de cette improbable odyssée programmée sur 2500 années. En gros, plusieurs mois pour stopper la rotation de la Terre (si,si), plusieurs années pour accélérer - c’est qu’elle n’a pas bougé depuis longtemps-, et c'est parti pour 2 millénaires de voyage intersidéral. La Lune fait un peu la gueule d’être plantée comme ça mais bon, on va pas s’emmerder avec les pièces rapportées.
Je m’attendais à une sortie tranquille du système solaire mais patatras, voilà t’y pas que Jupiter nous fait une grosse crise de jalousie « non mais c’est quoi celle-ci qui veut se tirer en douce ? Tsss tss viens donc par ici toi».
Eh oui, la Terre qui passe à proximité de Jupiter se retrouve aspirée par l’attraction que la géante exerce sur elle.
Vous me direz, mais les scientifiques n’avaient pas prévu le coup ? Et envisagé une trajectoire plus au large ? Je ne sais pas, je comptais leur demander mais je ne parle pas le mandarin.
Du coup, deuxième problème. Et pas des moindres. Après avoir craint d’être carbonisés par notre Soleil, nous voici sous la menace d’un crash sur Jupiter.
Mais nos ingénieurs, aidés par les scénaristes inspirés, ont la solution : mettre le feu à Jupiter ! 300 000 tonnes de fuel pour faire l'étincelle et le tour sera joué. On ne va pas rester coincés pour si peu alors que le voyage vient à peine de commencer.
A sept minutes de la fin, alors que Jupiter s’apprête à s'enflammer, un compte à rebours est lancé pour savoir si les héros réussiront à se planquer à temps pour éviter les effets collatéraux de l'allumage de Jupiter.
Mais ce n’est pas moi qui vous le dirais car j’avais décroché. D’aucuns diraient que j’étais encore dans la lune.
Personnages/interprétation : 3/10
Scénario/histoire : 3/10
Réalisation : 3/10
3/10
(Sur Netflix)