Pas le procès du siècle

Étrange cas que The Whole Truth, mini-production américaine avec un Keanu Reeves remplaçant au dernier moment Daniel Craig et une Renée Zellweger sur le retour, deux ans après sa chirurgie faciale qui la rend désormais méconnaissable. Écrit par l'auteur de L'Homme Bicentenaire (qui n'a rien fait depuis 2002) et mis en scène par la réalisatrice de Frozen River (qui n'a rien fait non plus depuis ce dernier en 2008), le long-métrage semble sortir de nulle part. Et on comprendra aisément pourquoi il a été ignoré Outre-Atlantique et reste toujours inédit en France...

Film de procès banal commençant dès les premières secondes dans la cour d'assise, The Whole Truth se la joue quasiment en huis-clos avec les classiques flashbacks démontrant peu à peu les dessous d'un meurtre ô combien prévisible. De l'interprétation désastreuse (Renée Zellweger n'est pas méconnaissable que physiquement, son jeu aussi a pris cher) à la mise en scène élégante mais anecdotique, le spectacle est plus proche d'un téléfilm que d'un ersatz des Hommes d'Honneur. Tout s'avère téléphoné et la réalisatrice ne nous épargne aucun cliché, suivant à la lettre le manuel du film de procès.

Terriblement ennuyeux, mal fagoté et horriblement interprété, The Whole Truth est une énigme, de sa mise en chantier à son casting improbable en passant par la plus grande question que l'on se pose arrivé au générique : pourquoi avoir tout simplement écrit ce film ? Un inédit qui le restera, c'est certain.