Un policier du "continent" (drôle d'expression quand il s'agit de désigner le Royaume Uni) débarque sur une petite île qui paraît coupée du monde. Il vient y chercher une jeune fille qui a été signalée disparue par ses parents. Mais il va surtout être plongé dans une communauté qui vit en autarcie selon des principes pour le moins particulier.
Le film lui-même est particulier. La réalisation est quasiment documentaire, cherchant à faire le moins d'effets possibles, mais pourtant elle parvient à instaurer une ambiance qui va être de plus en plus tendue...
... et hallucinée. Car, parfois, le film sent bon les années 70, avec ses filles nues qui dansent et chantent des hymnes à la nature... On se croirait parfois à Woodstock. Et quand cette fille est Britt Ekland (qui sera plus tard James Bond Girl dans L'Homme au Pistolet d'or, où elle retrouvera Christopher Lee), ça ne gâche rien.
Et puis, il y a Christopher Lee. Tout film qui a Christopher Lee a droit à mon indulgence. Même quand l'immense acteur arbore une telle coiffure...

Le film propose donc à la fois une énigme policière et la découverte des mœurs spéciale d'une communauté renfermée sur elle-même. Et l'atmosphère va devenir de plus en plus angoissante alors que l'on va plonger dans les habitudes cultuelles locales. Tout semble éloigner ce peuple des traditions chrétiennes et le rattacher à des rituels païens remontant à des temps ancestraux. Et c'est là que le film va se focaliser progressivement. Et plus on va avancer, plus le film va devenir angoissant, jusqu'à un final absolument terrible, qui reste longtemps ancré dans les mémoires.
Ainsi, le petit film anodin se transforme en œuvre inoubliable. La réalisation apparemment simpliste se révèle être très travaillée, sans que l'on s'en soit rendu compte. Un grand final, unique, limite OVNI cinématographique, à ne pas mettre sous tous les regards, mais remarquable.
SanFelice
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes The naked truth et Le titre du film est aussi le titre d'une chanson

Créée

le 22 janv. 2014

Critique lue 4.3K fois

75 j'aime

12 commentaires

SanFelice

Écrit par

Critique lue 4.3K fois

75
12

D'autres avis sur The Wicker Man

The Wicker Man
SanFelice
8

Critique de The Wicker Man par SanFelice

Un policier du "continent" (drôle d'expression quand il s'agit de désigner le Royaume Uni) débarque sur une petite île qui paraît coupée du monde. Il vient y chercher une jeune fille qui a été...

le 22 janv. 2014

75 j'aime

12

The Wicker Man
toma_uberwenig
10

Come. It is time to keep your appointment with the Wicker Man.

S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...

le 1 mai 2011

75 j'aime

27

The Wicker Man
Lilange
8

Culte phallologique

Au milieu des eaux brumeuses, Un oiseau d’acier tracasse, Une île aux mœurs houleuses; Bienvenue dans ma paroisse. Être droit, de vertu rigoureuse, Blindé volontiers sous ta carapace De sainte morale...

le 31 janv. 2017

35 j'aime

10

Du même critique

Starship Troopers
SanFelice
7

La mère de toutes les guerres

Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...

le 8 nov. 2012

257 j'aime

50

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

221 j'aime

20

La Ferme des animaux
SanFelice
8

"Certains sont plus égaux que d'autres"

La Ferme des Animaux, tout le monde le sait, est un texte politique. Une attaque en règle contre l'URSS stalinienne. Et s'il y avait besoin d'une preuve de son efficacité, le manuscrit ne trouvera...

le 29 janv. 2014

220 j'aime

12