The Wicker Man par SanFelice
Un policier du "continent" (drôle d'expression quand il s'agit de désigner le Royaume Uni) débarque sur une petite île qui paraît coupée du monde. Il vient y chercher une jeune fille qui a été signalée disparue par ses parents. Mais il va surtout être plongé dans une communauté qui vit en autarcie selon des principes pour le moins particulier.
Le film lui-même est particulier. La réalisation est quasiment documentaire, cherchant à faire le moins d'effets possibles, mais pourtant elle parvient à instaurer une ambiance qui va être de plus en plus tendue...
... et hallucinée. Car, parfois, le film sent bon les années 70, avec ses filles nues qui dansent et chantent des hymnes à la nature... On se croirait parfois à Woodstock. Et quand cette fille est Britt Ekland (qui sera plus tard James Bond Girl dans L'Homme au Pistolet d'or, où elle retrouvera Christopher Lee), ça ne gâche rien.
Et puis, il y a Christopher Lee. Tout film qui a Christopher Lee a droit à mon indulgence. Même quand l'immense acteur arbore une telle coiffure...
Le film propose donc à la fois une énigme policière et la découverte des mœurs spéciale d'une communauté renfermée sur elle-même. Et l'atmosphère va devenir de plus en plus angoissante alors que l'on va plonger dans les habitudes cultuelles locales. Tout semble éloigner ce peuple des traditions chrétiennes et le rattacher à des rituels païens remontant à des temps ancestraux. Et c'est là que le film va se focaliser progressivement. Et plus on va avancer, plus le film va devenir angoissant, jusqu'à un final absolument terrible, qui reste longtemps ancré dans les mémoires.
Ainsi, le petit film anodin se transforme en œuvre inoubliable. La réalisation apparemment simpliste se révèle être très travaillée, sans que l'on s'en soit rendu compte. Un grand final, unique, limite OVNI cinématographique, à ne pas mettre sous tous les regards, mais remarquable.